« Tout oiseau aime à s'entendre chanter. »

CITATION •• On est tous l'étranger de quelqu'un. CREDIT •• Chamallow AVATAR •• Yuna Ito PSEUDONYME •• Azuka Deerdle SURNOMS •• Azu ("azu") ou Azu-Chan AGE •• 33 ans CONDITION •• Niveau de vie correct. Pas élevé, pas si aisée, mais elle survit bien. METIER •• Vétérinaire (principalement canin, mais elle a la formation équine et rurale aussi) TAILLE •• 1m66 CORPULENCE •• C'est une jeune femme très fine et élégante, mais attention, il y a du muscle là-dessous, et surtout, elle sait gérer sa force...et son équilibre. Elle a pratiqué l'Aïkido et elle sait bien se défendre, comptez là-dessus. TICS •• Tortiller une mèche de sa frange, mordiller son petit doigt ou le côté de la première phalange de l'index, pétrir une gomme mie de pain ou tripoter un crayon. Quand elle écrit ou dessine les expressions défilent sur son visage. Parfois elle reste immobile, assise, regard dans le vide. En mordillant un doigt. PEURS •• Des gros chiens Qu'il arrive malheur à son animal, ou à sa famille, qu'on bousille son cabinet et son studio. Elle est agoraphobe et ne supporte pas la foule, ou très mal: elle devient insupportable, mieux vaut la laisser dans sa bulle. Elle a aussi peur d'être seule. Toute seule. FORCES •• Son caractère: tout en étant très ouverte, amicale, pas vraiment prompte à juger les autres, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Cependant elle n'est pas très exubérante et a du mal avec le premier contact. Mais elle sait bien, très bien écouter. Les gens aiment se confier à elle, et c'est une vraie tombe, discrète, muette. Elle a un sacré feeling avec les animaux. CARACTERE •• Azuka est une femme avec un caractère bien trempé...C'est à dire qu'elle sait se montrer amicale et affectueuse, d'une loyauté sans faille avec ses amis et ses proches. Fidèle à la parole donnée, elle possède un grand sens de l'honneur. En revanche, Azuka ne pardonne pas la trahison...ni le mensonge. Vaut mieux le savoir! Elle est intelligente. Siiii. Maniant plutôt bien les mots, elle est tout à fait capable de remettre à leur places des admirateurs trop fervents ou juste un client classé dans la catégorie "crétin emmerdant". Discrète, on l'entend peu. Pourtant, et on ne s'en rend pas compte, mais elle sait écouter, très bien, en silence, et retient tout. Sa façon d'être semble inspirer confiance et les gens viennent facilement lui confier leurs malheurs ou bonheurs. Elle, sans donner son avis, juste pour entretenir la conversation, écoute, attentive, sans se lasser. Dotée d'une excellente mémoire elle retient beaucoup de choses. D'un point de vue émotionnel, Azuka est très sensible, mais a appris à dominer les symptômes visibles de ses sentiments. En revanche, intérieurement, ça mouline! La jeune femme a toujours quelque chose au fond des yeux...et surtout, elle est hypersensible. Elle ressent tout sur une échelle de 1 à 100 là où les autres s'arrêtent à 10...d'où des émotions violentes qui la laissent parfois en loques, ou des colères dévastatrices. Elle se contrôle, mais...pas évident. D'autant plus que, hypersensible aussi du point de vue des sens, elle vit le monde extérieur presque comme une agression perpétuelle. Les sons trop forts, les lumières trop vives, les odeurs trop présentes, les contacts surtout, qui la font sauter au plafond...elle aime le calme, la douceur. Et le rock. Si si, elle aime le rock, et la musique en général, qui lui permet d'être dans sa bulle. C'est pour ça qu'elle vit avec un iPod. Professionnellement, c'est une bête de travail. Elle s'intéresse à tous ses cas avec le même esprit neuf, ne voit pas que la feuille de soins mais aussi l'animal. Très curieuse, et de tout, elle recherche les symptômes et les maladies avec une vraie constance, sans se décourager. Son métier la passionne littéralement. Azuka n'aime pas l'inactivité et, à ses moments perdus, écrit, dessine, ou marche dans la rue avec son husky sibérien Hosh et son dogue Bergeraci, en écoutant de la musique.

« La solidarité est une force. »

Evidemment et comme tout un chacun, Azuka n'a pas particulièrement envie d'être Désaxée. Quelle terrible vie ils ont...elle le voit bien, elle qui soigne parfois plus ou moins légalement des animaux de désaxés -l'Ordre de la profession demande de laisser la primauté aux Axés. De là à être prête à n'importe quoi pour devenir Axée, il y a un monde. Si on lui annonce qu'elle sera Désaxée eh bien soit, elle le sera et puis zut...mais Azuka n'est pas prête à devenir anarchiste. Leur mode de pensée ne lui convient pas...
Bon, à vrai dire elle ressent une réelle compassion envers les Désaxés et s'indigne de leurs conditions de vie et surtout, des avantages odieux qu'ont les Axés par rapport aux Désaxés. Selon elle, il est inhumain de traiter ainsi des personnes...retirer leurs gamins à des Désaxés, voilà une des choses qui la révoltent également.
Pour autant elle n'est pas pacifiste. Plus assez d'illusions pour ça! Ni révolutionnaire...non, elle va son petit bonhomme de chemin en essayant de porter assistance aux Désaxés quand elle le peut, en général il s'agit d'assistance aux animaux des Désaxés d'ailleurs, mais sans refuser de soigner les bêtes des Axés. Faut pas pousser, elle est véto, pas politicienne.

« Les vieux péchés ont de longues ombres ... »

C'est l'histoire d'un Axé qui, un beau matin, rencontre une jeune Désaxée. Regard de biche traquée, yeux baissés, longs cils, cheveux soyeux; c'est l'histoire d'un coup de foudre...ou d'un coup de désir, plutôt. C'est l'histoire d'un Axé qui abordait la demoiselle pour lui demander l'heure, puis lui proposer un emploi de gouvernante chez lui, qui était célibataire. La jeune femme, sur ses gardes, rechignait, mais il la convainquit, peu à peu, de sourires en invitations. Et elle se laissa fléchir. Devint gouvernante chez cet homme qui, selon ses propres dires, avait besoin d'une femme dans la maison. Alors, la jeune Désaxée accepte.
Elle s'appelle Lutine. Il se nomme Ethan.
Et évidemment, peu à peu, Ethan parvient à séduire Lutine, la jeune femme si perdue, désolée d'être Désaxée, espérant que cette relation lui permettra de devenir, sinon une Axée, du moins de revenir dans la populace. Quel rêve...son statut est comme scellé dans son sang et en elle, elle ne redeviendra pas une Axée ni un membre de la Populace...même avec le concourt de son amant.
Qui n'a aucune intention de le lui accorder.
Ethan s'amuse. Il avait envie de séduire cette femme, il a réussi et la victoire possède un goût fade de défaite. Maintenant qu'il l'a eue, comme un enfant qui change de jouet, il ne veut plus d'elle, et puis...une jolie maîtresse, oui, mais une épouse Désaxée? C'est un coup à tomber en disgrâce...non, décidément, Ethan n'a plus envie d'être le compagnon de cette femme dont, en plus, il se lasse. Alors il la laisse.
Seule. En larmes. Enceinte.

~

L'enfant naît un jour de printemps, comme les fleurs. Lutine, d'origine japonaise par son père, baptise la jeune fille Azuka et la cache. Elle voudrait bien pouvoir la garder...mais que peut une femme seule, contre un Axé influent? Dès qu'Ethan apprend qu'il a une fille, il fait un scandale. Laissera-t-on une Désaxée élever l'enfant d'un Axé? Évidemment, Ethan gagne sans le moindre effort, d'autant plus que les Désaxés n'ont pas le droit d'élever les enfants. Alors, il prend la petite Azuka et l'emmène chez lui.
Amant médiocre et volage, Ethan sera pourtant père fidèle et aimant. Cette petite, il l'aime bien qu'il ne ressente plus rien pour la mère. C'est sa fille, son enfant et il est déterminé à offrir à ce bébé ce qu'il a de mieux...bien peu, mais le meilleur quand même. Et voilà notre Axé, brillant chirurgien, qui pouponne, donne le biberon à la gamine et la borde le soir, lui fredonne des comptines, lui lit des histoires...et plus tard, quand Azuka grandit, elle grimpe sur les genoux de son père et lui demande de lui raconter ce qu'il a fait. Et Ethan raconte, les opérations, les gestes techniques, la vie entre les mains du chirurgien...Azuka l'écoute des étoiles plein les yeux. Son papa est un héros.
Elle grandit encore et Ethan, lui, vieillit. Un beau jour, la voilà qui entre à l'école, guidé par la nounou qu'Ethan, ne pouvant gérer son travail et l'école de l'enfant, a engagé. Alors, Azuka découvre les autres enfants...et ces femmes qui les serrent contre eux avant de leur souffler: Travaille bien mon chéri. Et Azuka se demande. Pourquoi elle, aucune femme ne lui dit cela?
Un beau matin, la petite fille âgée de huit ans part seule dans les rues, en plantant là la nounou qui s'était arrêtée pour discuter. Oups, une petite de cette âge-la, ça file vite. Azuka court, s'arrête soudain, pousse une porte. Elle ne s'est pas cassé la tête, la petite, c'est la porte du commissariat qu'elle pousse, direct. Elle entre, dit son nom, pose les bonnes questions et en quelques minutes, a les bonnes réponses. Oui, une femme aurait pu la serrer contre elle à l'entrée de l'école, et son nom est Lutine Makashi. Azuka écoute le commissaire qui parle d'appeler son père, approuve, donne de tête son numéro. Ethan passe la chercher, inquiet, visiblement soulagé de la voir entière, et ils rentrent à la maison. Une heure passe, et Azuka porte le premier coup:

"Papa?
- Oui?
- J'ai un papa mais...j'ai pas de maman?"

Oups. Papa a l'impression de se prendre un avion en pleine tronche. Un gros modèle. Souriant bravement -typiquement masculin comme attitude- il tente une réponse:

"En fait ma chérie, ta maman elle...pouvait pas s'occuper de toi.
- Tu sais pas qui c'est?
- Si, je...
- J'ai demandé au commissaire, tu sais! Il m'a dit qu'elle s'appelait Lutine Makashi! Ma maman...c'est une Désaxée, il a dit. C'est quoi un Désaxé papa?"

Ethan soupire, se sert un café. Noir, très serré, puis revient s'asseoir devant sa fille et tente d'expliquer. Il pourrait lui mentir, mais...non. Il ne mentira pas à son enfant:

"C'est compliqué, chérie. Mais les Désaxés, ce sont des gens qui ont fait de mauvaises choses. Et donc...ils sont punis, tu vois.
- Et les Axés ce sont...les gentils.
- ...A peu près."

Silence. Azuka digère tout ça et Ethan savoure son café, sentant l'amertume du breuvage avec un certain plaisir. C'est toujours moins amer que ce genre de discussion.
Elle est têtue la petite.

"Papa?
- Oui?
- Tu sais où elle est maintenant, Maman?
- ...Non, ma chérie. Mais on pourrait regarder? Avec Internet et quelques amis bien placés on peut trouver tu sais.
- ...On regardera demain, dis?
- Promis. Tu veux bien aller te brosser les dents pendant que je finis mon café?
- Oui. Dis papa?
- Oui?
- C'était quoi ce que tu as fait aujourd'hui?
- Eh bien, c'était une opération à coeur ouvert...c'est difficile parce que...

Azuka écouta, une fois de plus, son père avec la plus grande attention.
Resté seul et l'enfant couché, Ethan farfouilla sur le Net, sur les sites spécialisés. Sur le site de l'hôpital. Gasp.
Deuxième avion dans la tronche de la journée.
C'était une fiche de décès. Avec marqué dessus...Lutine. Lutine Makashi. Morte il y avait quelques années, apparemment des suites d'une rixe qui avait mal tourné. Morte...Ethan chercha un peu et sursauta. Le pronostic vital de l'enfant est réservé.Le nom du petit est écrit dessous, en toutes lettres, et là Ethan se prend son troisième coup. Le bébé s'appelle...Ethan Makashi, fils d'un Désaxé apparemment, on l'a retiré à sa mère en découvrant son existence. Poursuivant ses recherches, Ethan découvre que l'enfant est mort, d'un grave problème cardiaque, le même que celui qu'il avait opéré ce matin même sur un homme mûr. Etrange parallèle qui le laisse idiot devant son écran pendant quelques minutes. Puis il se laisse glisser dans un fauteuil. Et pleure.

~

"Papa?
- Chérie! Mais, il est quelle heure, Azuka?
- Il est dix heures mais tu venais pas me réveiller. Papa, pourquoi tu pleures?
- Non, c'est pas grave, je...
- Tu sais c'est pas la peine de me mentir. Je suis grande.
- Azuka, écoute...Oh et puis mince. Azuka, j'ai fait des recherches sur ta maman hier. Et elle est...
- Elle est loin d'ici? Ou en prison?
- Non. Elle...Elle est morte."

Quelques secondes de flottement, puis Azuka s'effondre en larmes, dans les bras de son père qui se sent étrangement gratifié. Elle ne le déteste pas pour tout ça...et pourtant il le mériterait. Ethan ne peut se résoudre à expliquer pourquoi il a laissé de côté Lutine. La petite fille, si éveillée, toujours si pétillante, pleure longtemps cette fois-ci, et Ethan n'ose bouger. Il sera en retard au travail, et alors? Les malades peuvent attendre...pas sa fille. Pourtant, un autre sentiment que le simple amour paternel le ronge à cet instant là. Le remords. D'avoir abandonné cette Désaxée comme on jette un jouet, une vieille peluche, de l'avoir séduite juste par jeu. Le remord d'avoir, indirectement, causé les larmes de cette petite fille.
Ce jour là, Ethan ne va pas travailler. Il reste avec Azuka et ensembles, ils parlent, de tout, des Désaxés, des enfants qui grandissent sans mère, seuls. Ils parlent de la nounou et de l'école, des professeurs, du dessin, de tout et de rien. Sa énième tasse de café à la main, Ethan observe sa fille qui finit son chocolat en se barbouillant de moustaches. Les larmes sont taries dans les yeux sombres de l'enfant, pourtant Ethan se sent comme écrasé par un poids invisible. Un jour, il faudra qu'il lui dise.

~

"Scalpel!
- ...
- Bordel, scalpel, tu veux qu'il nous claque entre les doigts ou quoi?
- Nan mais arrête de rêver, monsieur le grand chirurgien. Ce type, c'est rien qu'un Désaxé, et s'il claque ça sera ça de moins pour la société. Nan mais attends, tu crois qu'on va essayer de le sauver? On a accepté de l'opérer pour ne pas faire de scandale, c'est tout."

Bruits métalliques. Bousculant l'homme qui lui fait la morale, Ethan attrape lui-même l'outil réclamé. L'assistant chirurgien ricane et ne bouge plus de l'opération. Qui s'achève, évidemment, sur la mort de cet homme arrivé dans un état pitoyable et opéré en urgence. Ethan ferme les yeux. Expire à fond, repose le scalpel sous le regard goguenard de l'assistant, Lankey. Qu'il est con, mais qu'il est con ce type...pour un Axé, c'est un sacré salopard. Ethan, retirant ses gants, sort du bloc opératoire comme on s'échappe d'une salle de torture, ôte son masque, sa blouse, rejoint la salle des médecins pour se faire un café serré. Tombe nez à nez avec ce petit assistant puant, ce pistonné arrivé ici juste grâce à son statut d'Axé, un type qui ne pense pas aux patients mais à la feuille de soins et au portefeuille. Et voilà le dernier arrivé qui se met à roucouler, mielleux:

"Tu perds beaucoup de patients ces derniers temps, non, Deerdle?
- ...
- Je dis ça, je ne dis rien, mais...c'est important pour le renom d'un chirurgien, des gens sauvés. Tu me diras, qui te reprochera d'avoir laissé crever un Désaxé...c'est ce qui était convenu, implicitement, évidemment. Ce type n'aurait pas eu les moyens de payer les frais de l'hôpital ensuite de toute façon. T'aurais jeté tes gants et refusé d'opérer, personne aurait bronché. Moi c'est ce que j'aurais fait. A quoi bon se faire une opération qui plante, alors que c'est un Désaxé? Il n'en vaut pas la p...
- Mais tu veux que je te dise? Ta gueule, Lankey. Moi, je ne soigne pas des cartes bancaires figure toi, mais des gens. Des humains. Et ce type, il avait beau être Désaxé, c'est un humain et si j'avais pu le sauver je l'aurai fait. Fourre toi ça sous ton crâne de jeune con et ne viens plus m'emmerder ou prétendre m'apprendre mon métier."

Soufflé, Lankey s'étrangle avec son café puis quitte la pièce d'un pas vif. Jamais personne ne lui avait parlé ainsi! Le jeune homme se promet de régler son compte à ce chirurgien, trop renommé à son goût. Resté seul, Ethan, sentant la colère pulser dans ses veines, ne trouve d'autre exutoire que de fracasser violemment son gobelet de café au sol. A la vue de la tache par terre, il s'apaise un peu, se laisse tomber dans un fauteuil. Enfouit la tête dans ses mains.
Qu'est ce qui lui arrive? Voilà quelques années de ça, il n'aurait pas ressenti une telle rage à l'idée d'avoir perdu ce type. Il n'aurait pas gueulé sur Lankey, et peut-être même aurait-il...partagé son opinion. Lui aussi a été un type imbu de lui-même, persuadé d'avoir la science infuse parce que chirurgien, ne prêtant pas attention aux petits pépins de sa carrière. Des vies humaines.
Mais Azuka était passée par là...Ethan ne s'était pas aperçu jusqu'ici du point auquel sa fille l'avait changé. Avoir la charge d'une autre vie, devoir pour la première fois assumer ses responsabilités, surgir en catastrophe au chevet d'une enfant paniquée par un cauchemar...elle l'avait rendu humain, en somme. Son ambition s'était envolée.
Ethan se reprend, se lève, essuie une main humide sur sa veste et repart au front. Au bloc. Ce jour-là, il sauve une vieille dame, perd un enfant. On ne peut pas toujours gagner et, finalement, ces échecs lui rappellent qu'il n'est qu'un humain. Pas un Dieu. Et la mort aussi l'attend au bout du chemin...
Peu après, Ethan demande à passer dans le niveau le plus bas de la chirurgie. Le service où atterrissent tous les cas foireux, qu'on colle à des chirurgiens de bas niveau ou qui n'ont pas su grimper les échelons. Évidemment, les gens claquent, et flinguent la carrière de ces jeunes là. Qu'un chirurgien renommé comme le Dr Deerdle se mêle à eux fait évidemment jaser, et pourtant, à la grande stupéfaction de tous, le chef du service chirurgie ne proteste pas. Lui aussi, comme Lankey qui est venu l'engueuler avec sa famille, estime qu'il est temps de mettre au pas ce bon médecin, mais qui ne fait pas de nuance entre une vie d'Axé et de Désaxé, et qui insulte un fils de bonne famille. Ethan commence donc à gérer les cas les plus durs. Comme une punition qu'il sinflige, c'est lui qui va annoncer les mauvaises nouvelles aux familles, lui qui récupère les drogués, les intoxiqués, les tabassés...oh, c'est bien différent des opérations à coeur ouvert d'autrefois! Mais Ethan se plaît dans cet environnement où tous les médecins se serrent les coudes, parlent, livrent leurs réflexions et, parfois, leur malaise, sans chichis. Ce service où tous discutent, confrères et non plus rivaux, dans le seul but de sauver des gens...Dans cet univers plus humain, en somme.
En plus, moins sollicité bien que ne comptant pas ses heures, il est là pour voir grandir Azuka et cela, ça n'a pas de prix. La petite a maintenant treize ans, va au collège. A de bonnes notes et veut faire quelque chose dans la médecine. L'enfant devient adolescente...
Quinze ans.
Seize ans.
Les années s'égrennent et Azuka entre au lycée, y brille, encore. L'adorable enfant devient une adolescente solitaire, un brin taciturne, elle parle moins à son père, s'enferme dans sa chambre pour y écouter du rock, cette musique affreuse qui casse les oreilles d'Ethan. Baaaah, rien ne vaut le classique!! Mais Azuka s'en fiche, de ce que pense son père. Elle ne déprime pas, mais elle s'ennuie. Un ennui métaphysique qu'il est difficile de combler...en cours, elle griffonne, batifole, baille. Chez elle, elle joue à l'ordinateur, apprend la programmation, les langages informatiques, se renseigne sur les animaux et les chevaux, les chiens, les chats...les Axés et les Désaxés. En elle brûle la sourde révolte de son âge, lorsqu'on distingue clairement l'injustice du monde, et qu'on croit encore pouvoir la changer...elle participe, parfois, aux manifestations qui s'organisent de temps en temps, sans le dire à son père, sans trop se faire remarquer. Puis elle renonce. Elle ne peut rien y changer.

~

Ce soir-là, Azuka a seize ans et rentre seule chez elle, car Ethan, appelé en urgence, ne peut venir la chercher comme il aime à le faire, comme l'adolescente, toute indépendante qu'elle soit, aime qu'il fasse. La jeune fille marche donc d'un bon pas à travers les rues qui s'assombrissent déjà, hiver oblige, portant son sac sur son épaule droite, et rejette sa longue chevelure en arrière. Châtain, presque auburn ou brune, aux reflets rougeoyants mais ici violets dans le couchant, ses cheveux lisses et soyeux s'accordent bien à son visage ovale et ses yeux qui s'assombrissent encore, devenus presque noirs. L'Orient perce dans ces airs exotiques, et la jeune femme, quoique de petite taille et sans les formes pulpeuses qui caractérisent certaines de sa classe, a son petit succès auprès des garçons. Cependant, elle a balancé quelques claques voire plus, déjà, et nul n'oserait essayer de manquer de respect à cette jeune fille au sale caractère, qui s'est fait remarquer par les profs déjà en collant par terre un élève de terminale qui avait eu le malheur de faire quelques allusions un peu trop appuyées par ses gestes. Ce soir-là, vêtue d'un manteau épais, de baskets, son sac sur le dos, Azuka rentre seule sans craindre les mauvaises rencontres.
En guise de rencontre, elle glisse soudain dans la neige, s'affale lourdement sur le trottoir en se meurtrissant la cuisse droite. Se relevant avec peine et prudence, la jeune fille aperçoit soudain deux yeux noisette qui la toisent, sans agressivité ni peur, juste curieux et intéressés. Des yeux sans préjugés, prêts à aimer comme à craindre, qui sont rivés dans les siens.
C'est un chien.
Un jeune dogue allemand qui la toise, déjà sûr de sa force. Azuka, tout d'abord sur ses gardes, remarque l'état pitoyable du chiot, son poil terni par la poussière et la mauvaise nourriture, ses côtes apparentes, la plaie qui barre son poitrail...et ses yeux amicaux où, désormais, perce l'espoir. Le bébé, âgé de six mois, semble mal en point et, songeuse, la lycéenne le toise. D'où vient-il? Quelles mésaventures, quel chemin imprévu a jeté ce jeune animal, pas agressif pour un sou, dans la rue, la froid et la neige, sans une main amie? Qui étaient ses maîtres, sont ils inquiets de la perte de leur animal, ou s'en moquent-ils? Qui est ce chien? La jeune fille se baisse, cherche un tatouage, un collier, un nom...rien. Ce chien n'a rien sur lui qui puisse indiquer son identité. Est-il échappé ou abandonné volontairement? Un dogue, c'est si gros et ça mange beaucoup...
Le jeune canidé demeure debout et commence à battre de la queue en jetant un regard doux à sa nouvelle rencontre. Azuka l'observe encore. Elle ne peut pas le ramener sans le dire à son père, et puis ce chien n'est pas à elle...alors elle passe son chemin, et cela lui déchire littéralement le coeur. Elle marche, la tête basse, essayant de ne pas songer à ce chiot qui risque sa vie à tout instant et va passer la nuit, seul sur le trottoir gelé...Seul...Azuka fait volte-face. Le chiot est toujours là où elle l'a laissé, dix mètres plus loin, debout et immobile. Sa queue ne bat plus, mais recommence à s'agiter lorsqu'il croise le regard de l'adolescente. Et Azuka rend les armes.

"Viens."

Cette fois-ci, le regard du chien est joyeux. D'un bond, porté par ses pattes pataudes de jeune animal, il vient pousser de son museau la main abandonnée d'Azuka et jappe, dressant plus ou moins ses oreilles qui n'ont pas encore l'air altier qu'elles possèderont plus tard. Son poil, gris acier avec un plastron blanc, luit doucement sous la clarté du couchant. Une langue, chaude, effleure la main d'Azuka dont les dernières résistances s'évanouissent. Elle prend la direction de chez elle, le chiot sur ses talons, le chiot sans nom. Le retour est sombre, long, mais avec l'animal à ses côtés, elle ne craint rien. Enfin, chez elle, la porte de la belle maison qu'occupe Ethan. Azuka entre et le chiot...le chiot?
La jeune fille se retourne, une seconde fois ce soir, vers cet inconnu. Le petit s'est assis sur le paillasson indécis, observant l'adolescent qui rit et effectue un geste d'invitation simple à comprendre:

"Allez, viens, bonhomme!"

Chez elle, elle bondit sur son ordinateur, des sites spécialisés. Trouve ce qu'il faudrait donner à manger à un bébé comme ce petit là, aux crocs déjà durs et à l'estomac adapté à la viande. Azuka ouvre le frigo...du lait, du poulet, une entrecôte. Se tournant vers le petit, elle le hèle:

"T'as faim?"

Apparemment, ce chien là n'a jamais mis les pieds dans une maison, car il ne réagit pas lorsque la jeune femme sort un récipient qui servira d'écuelle, ni quand elle attrape l'entrecôte dans son papier. Puis, lorsqu'elle la déballe, les narines du chiot frémissent, et il vient poser sa tête contre la main d'Azuka qui rit, jette la viande décongelée dans la coupelle et tend le tout au jeune animal. Ce dernier, soudain, réalise que c'est pour lui et se jette littéralement sur la nourriture, en oubliant même de battre de la queue. Azuka, attentive, le surveille, allant même jusqu'à lui reprendre son écuelle à mi-repas de peur qu'il ne mange trop vite et ne se fasse du mal. Sur les sites où elle se balade elle a entendu parler, parfois, de la torsion d'estomac, grave chez les grands chiens. Puis elle rend l'assiettée au bébé qui bâfre de nouveau et nettoie le plat, puis se redresse en se léchant les babines. Amusée, la jeune fille lui flatte le col et souffle:

"T'as un nom, toi? ...Tu ne me le diras pas, hein? Il faut que je t'en trouve un."

Elle cherche...
Il a l'air fier et ardent, ce jeune chien. Il a l'air d'avoir du panache, et elle veut pour lui un vrai nom, pas un de ces surnoms ridicules. Un nom qu'un humain aurait porté, un héros peut-être, un vrai beau nom pour un chien. Elle cherche, quelqu'un qui aurait du panache...elle cherche et une pièce étudiée cette année lui vient en tête. Souriant au chien, elle lâche:

"Bergerac?"

Bon, d'accord, il n'a pas un grand nez ce chien, et il n'est pas amoureux de sa cousine. Ce n'est pas un Gascon, mais...du héros d'Edmond Rostand, n'a-t-il pas la fierté? Azuka caresse le chiot en souriant. Bergerac...c'est pas si mal trouvé, et moins ridicule en tous cas que le "Zorro", le chihuahua de sa voisine. Si Zorro était un chihuahua ça se saurait...
Lorsque Ethan rentre, tard mais satisfait car il a sauvé son malade, Azuka l'a attendu, blottie sur le canapé, et près d'elle dort...un chien. Ethan tique. Un chien, ça coûte cher, il faut s'en occuper...Mais Azuka, qui caresse Bergerac avec plaisir, sourit à son père, le premier vrai sourire de son adolescente revêche de fille depuis quelques jours, et Ethan rend les armes face à la fille et à son chien.

~

Bergerac grandit, peu à peu. Le jeune chien mesure près d'un mètre au garrot alors qu'il n'a qu'un an et prendra encore quelques centimètres. Azuka l'emmène chez le vétérinaire pour lui faire des vaccins, la personne qui la reçoit est un jeune homme souriant, qui traite Bergerac avec douceur, s'en occupe tranquillement tout en répondant à toutes les questions de la jeune fille. Azuka observe, tout autour d'elle, les murs dépouillés, les médicaments, les instruments, et son chien au milieu...les yeux écarquillés, elle s'aperçoit que c'est un monde qu'elle veut connaître. Azuka paye les vaccins, croise le regard du jeune véto et joue cartes sur tables:

"Dites...vous chercheriez pas des stagiaires par hasard? Parce que j'ai rien à faire ces vacances..."

Le véto accepte, lui donne une adresse e-mail et un numéro de téléphone en promettant qu'il l'accueillera pendant les vacances. Aux anges, Azuka repart sur un petit nuage, et même Bergerac ne l'en fait pas descendre. Lorsqu'elle annonce tout ça à son père, Ethan la félicite, secrètement content de voir que sa fille a enfin trouvé quelque chose qui semble l'intéresser...

~

Azuka passe la totalité de ses grandes vacances chez le vétérinaire. Ce dernier, sentant que l'observation finit par la lasser, lui confie de petites tâches, et c'est ainsi que la jeune fille balaie, nettoie les locaux, récure les instruments de chirurgie, remplit les pissettes d'alcool et de solution iodée, tient les animaux sur la table de consultation, enlève gentiment un pansement et prépare les bandes pour le refaire, et dévore, durant son temps libre, les magazines vétérinaires. Le jeune véto devient vite un de ses amis, il s'appelle Romain Lanne et est heureux de voir une jeune s'intéresser à ce métier qui ne plaît plus à tant maintenant que les nouvelles technologies sont si attrayantes.
C'est chez Romain qu'Azuka rencontre Tom.
Le jeune homme, le neveu du vétérinaire, se tient, discret, dans un coin de la pièce en consultation, ses cheveux châtain clair mi-longs balayant son front, les yeux baissés. De temps en temps il relève la tête et, une fois ou deux, le regard d'Azuka croise le sien, étrangement pâle, vert d'eau. La jeune fille détourne alors la tête en craignant que la chaleur qu'elle sent ne diffuse jusqu'à ses joues. Julien a dix huit ans, un de plus d'elle, se révèle un garçon attachant, peu bavard et intelligent, malin aussi. Trop futé parfois.
Un soir ils se retrouvent seuls dans la salle de chirurgie, Azuka nettoyant les instruments et Tom, méfiant face au sang, balayant la salle. Ce faisant, il se cogne contre Azuka. Manque de chance, la jeune fille était en train d'ôter une lame de scalpel et s'entame sérieusement le doigt. Voyant son propre sang couler, elle s'étonne avant de suffoquer en sentant arriver la douleur. Tom, très embêté, s'emmêle littéralement les pinceaux en tentant de s'excuser, si bien que Azuka finit par le faire taire:

"C'est bon, t'es pardonné si tu m'apportes le sparadrap et une compresse. Tiens, amène plutôt la bande adhésive, carrément, le sparadrap ça tiendra que dalle. Putain de scalpel!!"

Très ennuyé -blesser une fille ça le fait pas quand même-, Tom file chercher ce que lui demande Azuka et revient avec, en prime, l'alcool à 70°, ce qui lui vaut un regard noir de la jeune fille. Embêté, le jeune homme cache le flacon derrière son dos et Azuka éclate de rire avant de tendre son doigt:

"A la limite tu vois, je préfèrerais le truc iodé. Parce que l'alcool ça désinfecte bien mais, euh, ça décape un petit peu quand même. Je suis pas douillette mais il y a des limites et...
Oooh, l'iode aussi ça nettoie, pas de doutes!! Tant que tu y es, fais-moi donc le pansement parce que à une seule main ça va être galère. Vas-y, fais-le bien, je veux que ça tienne.
- ...Oui, s-si tu veux."

Evidemment, il suffit que les doigts chauds du jeune homme effleurent sa main pour que Azuka frissonne, tente de s'en empêcher et de contenir cette soudaine rougeur qui lui monte aux joues. Tom achève le pansement en quelques gestes fébriles, puis marmonne:

"On devrait quand même montrer ça à Romain."

Azuka a un petit rire, étranglé et gêné par la proximité de Tom, puis lève les yeux...en même temps que lui. Croise le regard de Tom et remarque dans les prunelles vertes du jeune homme le même trouble que celui qui, lentement, lui fait monter le rouge aux joues. Avec un sourire gêné, Azuka détourne la tête. Oh merde, elle va pas se mettre à rougir comme une idiote, si? ...Eh ben si. Étrangement pourtant, lorsque Tom attrape son menton pour ramener son visage face au sien, elle se sent moins empruntée, de plus en plus hardie, comme si tout cela était naturel...ça l'est, d'ailleurs, tout autant que le geste effectué par sa main qui vient se glisser derrière la nuque du jeune homme, tandis que ce dernier a laissé ses doigts sur son visage. Et la gêne s'évanouit tout à fait lorsque c'est elle qui prend les lèvres de Tom.

~

Evidemment, Romain n'est pas dupe de la soudaine proximité de son neveu et de la jeune fille. Il faut dire que, bon, deux adolescents de dix sept et dix huit ans, la main dans la main et toujours fourrés l'un avec l'autre, c'est pas si difficile que ça à détailler pour un vétérinaire habitué à décoder les comportements et les attitudes. Mais le véto ne dit rien, discret, et laisse les deux jeunes gens se débrouiller avec leurs histoires. Et le soir où Tom -qui loge chez son oncle pour les vacances- demande à Romain s'il peut aller passer la soirée chez Azuka qui l'a invité, le praticien accepte, en songeant qu'il ne dira rien à la famille de Tom qui est très...puritaine.
Lorsque Ethan rentre, il trouve donc Azuka et...son copain. Eh oui, la jeune fille, qui s'adoucit un peu, a parlé à son père de son petit ami, et ce dernier est relativement impatient de découvrir qui donc a pu rendre sa fille un brin sauvage aussi romantique et amoureuse. C'est chose faite puisque Tom se lève pour saluer Ethan avec politesse, un brin guindé apparemment, tandis que Azuka reste dans son canapé. Le courant passe vite entre le père et le petit ami, au grand bonheur de l'adolescente qui bavarde entre ses deux hommes. Et de Bergerac qui veut absolument jouer avec Tom.

~

Eh oui, pas d'amour sans rupture...c'est un beau matin que Tom appelle Azuka pour lui annoncer, d'une que sa famille ne veut pas qu'il ait de petite copine, et de deux...qu'il y a quelqu'un, une fille, dans son lycée qui lui plaît. Beaucoup. Enormément. Et que donc il ne faut plus qu'ils se voient. Alors, évidemment, Azuka, après s'être pris tout ça dans la figure, réagit avec violence: la colère. Tom se voit traité de tous les noms, mais celui qui revient le plus est le grand classique, "salaud", agrémenté de quelques "lâche"...et d'autres injures d'une élégance rare. Puis elle se calme et cette fois, c'est d'un ton glacial qu'elle annonce à Tom ce qu'elle pense de tout ça. Avant de raccrocher. Et de continuer sa scolarité...son stage chez Romain l'a convaincu, Azuka veut devenir vétérinaire. Elle travaille donc, réellement, pour avoir les notes qu'il faut...les a.
Pendant ce temps Ethan s'épuise au travail, de plus en plus, mais devient un médecin connu parmi les couches défavorisées de la population. On le dit bon chirurgien, humain...et compatissant. Il devient manager de son équipe, et c'est lui désormais qui guide les nouveaux chirurgiens rebutés par le sang et la souffrance, et soutient les vieux. Lui qui écoute et arrange les problèmes de ses subordonnés. Bien sûr, il n'a plus la gloriole ni la fierté d'être considéré comme le meilleur, mais il a tant gagné...et même un vieux médecin le lui dit, un jour, après une opération. Lui explique que ça n'a pas été une mauvaise chose pour lui qu'il vienne là, qu'il en est devenu plus humain. Qu'il a compris réellement le métier. Ethan approuve, compréhensif, et se lance dans l'enseignement, réconforte les internes qui peinent à tenir un scalpel, à moitié paniqués. Continue à parler à sa fille et connaît beaucoup d'elle puisqu'elle lui parle de ses petits amis et de ses amis...Regrette-t-il d'avoir accueilli l'enfant? Assurément non.

Azuka n'a pas perdu contact avec Romain, qui continue à la conseiller, la soutenir et l'accueillir pour les vacances dans son cabinet. Parfois il joue même le rôle de confident, face à des choses que la jeune fille n'ose demander à son père ou confier...c'est lui qui l'aide pour le cursus à suivre, la classe préparatoire, le concours vétérinaire...d'ami il devient mentor.

~

Azuka entre à l'école vétérinaire, âgée de 20 ans, après un brillant cursus scolaire, maintenant qu'elle a un but pour se servir de son intelligence. Bonne élève, elle s'investit au maximum dans ses études, les cours...les années s'égrènent. Et un matin, un samedi matin, un coup de fil réveille Azuka:

"Allô?
- Papa, c'est toi?
- Je me demandais si la grande vétérinaire me ferait la grâce d'un déjeuner en famille?
- Comme c'est joliment demandé...mais en famille, ça veut dire quoi?
- Ah, euh...je t'ai parlé de Céline? Tu as déjà dû la voir et...
- Ouais, une grande blonde?
- Euh, oui. Eh bien en famille ça veut dire, euh, avec elle.
- ...
- Azu-chan?
- Je viens. Il y a intéret à avoir à manger parce que je meurs de faim!!"

Céline est une grande femme, qui, approche de la quarantaine et...cuisine divinement bien. Mais ce sont surtout le père et la fille qui font la conversation, d'un ton léger, tranquille. Face à Céline, Azuka est méfiante...elle ne connaît pas cette femme, et Céline semble montrer à l'égard de la jeune femme une certaine circonspection.
Ceci se confirme lorsqu'Azuka vient passer ses vacances chez elle. Céline est désormais maîtresse de maison, a pris goût à son pouvoir et...voit d'un très mauvais oeil l'arrivée d'une rivale qui, à la légitimé, ajoute l'ancienneté. Alors elle ne lui laisse pas une seule seconde tranquille, lui demande de faire ci, faire ça, une façon comme une autre d'asseoir sa domination. Jusqu'à ce qu'Azuka pète un câble, littéralement. Après une dispute violente, elle attrape la laisse de Bergerac et va marcher avec son chien.
Ethan la retrouve dans un café où, gamine, il l'emmenait boire un chocolat de temps en temps. Il s'attable devant sa fille, lui parle. Longuement. Puis rentre chez lui en payant la consommation de sa fille aussi, et va voir Céline. Parle. Et pour conclure ce triangle de conversations, c'est Azuka qui vient parler à Céline. Les deux femmes se réconcilient et mettent au point pas mal de choses...Azuka rassure Céline, non, elle ne veut pas prendre sa place dans la maison. Céline promet de laisser à la jeune fille la sienne...et les voilà...copines? Non. Mais du moins d'accord.
Le rôle de maîtresse de maison de la compagne d'Ethan n'est pas remis en cause et elle ne ressent plus le besoin de tarabuster la femme qu'elle voyait comme une adversaire. Le plus heureux dans l'histoire, bien sûr...c'est Ethan!!

~

Trois ans d'école vétérinaire déjà, et Azuka toujours aussi passionnée. Durant les vacances elle travaille encore chez Romain qui, désormais, la laisse pratiquer de plus en plus. Quant à Bergerac, elle le laisse chez Ethan pour l'heure car il lui est impossible d'accueillir un énorme dogue allemand dans un studio d'étudiante, c'est à dire trois pièces ridicules. Déjà, les petits amis c'est dur de les y mettre, alors...Mais ce matin là ce n'est pas une de ses relations qui l'appelle, non, mais un homme qu'elle connait bien et qui l'a élevée:

"Allô, chérie?
- Papa, ça devient une habitude chez toi de m'appeler le matin...
- Passe à la maison dès que tu peux, Azuka."

Car Ethan a pris une décision. Expliquer à sa fille la vérité, toute la vérité au sujet de sa mère...Azuka déboule donc chez elle, fait la fête à Bergerac et voit son père, l'air gêné, qui l'attend. Cependant il la salue avec chaleur et lui demande si elle compte rester là pour les vacances, ce à quoi Azu-chan acquiesce.
C'est le soir, devant une tasse de café pour lui, de chocolat pour elle, comme quand elle était môme, que Ethan se jette à l'eau. Céline n'est pas là, elle est chez une amie et cela arrange le chirurgien qui n'a aucune envie de parler de tout ça devant témoins, même elle.

"Dis moi, Azuka?
- Oui?
- Qu'est ce que tu sais exactement de ta mère?
- Eh bien...c'est parce que Maman était Désaxée que vous n'avez pas pu rester ensemble, je crois, non. Et puis tu m'as dit qu'elle est morte...mais je ne sais rien de plus. J'imagine que c'est toi qui m'a élevé parce que, elle, elle ne le pouvait pas en étant Désaxée...
- ...
- Papa?
- Tu me fais le beau rôle là, Azuka. C'est pas si simple, crois moi, et c'est un peu plus sordide comme histoire. J'ai beaucoup hésité à t'expliquer ça mais...je n'aime plus tellement les mensonges. Alors, écoute moi jusqu'au bout...
- Heu, oui, mais...
- Quand j'ai rencontré ta mère, par hasard, nous avions tous deux vingt ans et des poussières. Elle était déjà Désaxée et moi, déjà Axé et étudiant en médecine, chirurgie plus précisément, j'étais en dernière année d'internat, elle était beaucoup plus jeune que moi. Je lui ai proposé un emploi chez moi, en tant que...disons, maîtresse de maison, car je ne savais pas bien cuisiner, m'occuper de ma maison...en bref c'était pas évident de tout gérer. Elle a accepté.
La suite...oui, nous sommes devenus amants, j'imagine que ce n'est pas difficile de le deviner, hein? En réalité, c'est moi qui l'ai séduite et elle qui s'est laissé séduire...ce petit jeu a duré une bonne année, alors que ma carrière commençait à démarrer. Et moi, je ne voulais pas m'afficher avec une Désaxée alors que je devenais connu. Alors, je l'ai laissé de côté, rejeté. Aujourd'hui je n'en suis pas fier. Et ce que je ne savais pas, c'est que...tu allais naître, neuf mois plus tard. Quand je l'ai appris tu avais quelques mois déjà, et c'est moi qui ai insisté pour qu'on te retire à ta mère pour te confier à moi. Les Désaxés n'ont pas le droit d'élever des enfants, tu le sais, mais à cette époque elle avait un compagnon de la populace et aurait donc pu élever un enfant...mais je ne voulais pas, et au petit jeu de la justice j'ai gagné. Et c'est pour ça que c'est moi qui t'ai élevé, sans savoir ce qu'il est ensuite advenu de Lutine. Voilà.
Je tenais à ce que tu le saches mais je...
- En bref, tu t'es comporté comme un salaud."

La sentence a été prononcée d'un ton bref et sec. Ethan sursaute devant l'insulte, tente de se justifier, mais Azuka bondit et pose avec violence sa tasse sur la table, attrape Bergerac par le collier, Bergerac qui voulait juste baver tranquille sur les genoux de sa maîtresse, et sort. Dans la rue, la nuit d'été, et sous les étoiles au-dessus du ciel pollué. Elle marche, à toute allure, grands pas, suivie par le chien enchanté de cette balade nocturne mais qui sent que quelque chose cloche et qui se tient sage. Elle marche sans savoir où elle va, furieuse, choquée, et triste aussi de découvrir tout ça. C'est toujours dur quand les illusions s'effondrent...et ce soir elle a l'impression de perdre son père.
C'est presque par hasard qu'elle sonne à la porte de Romain...Le vétérinaire lui ouvre et reçoit littéralement dans les bras, avant d'avoir pu poser la moindre question, une étudiante en larmes. Romain, d'ordinaire bavard et ironique, se tait pour une fois, fait entrer la jeune femme et le chien, et va préparer dans sa cuisine quelque chose à boire, de chaud, pour la jeune fille. Lorsqu'il revient, Azuka s'est blottie sur le fauteuil du salon et fixe d'un oeil morne la fenêtre, tandis qu'à ses côtés Bergerac geint doucement. Romain pose deux verres, un pour lui, un pour elle, sur la table basse et s'assied dans le fauteuil en face de l'étudiante véto.

"Tu m'expliques?"

Et Azuka explique. Tout. Toute la nuit, elle parle et toute la nuit, ce véto qui la connaît depuis déjà sept ans se tait et l'écoute, sans juger, sans rien dire. Ecoute, juste présent et attentif. Et pour finir, se lève, l'attrape, la serre contre lui et lui glisse quelques mots à l'oreille. Puis lui désigne la chambre d'amis d'un geste léger:

"Vas te reposer. Tu peux rester tant que tu veux."

Plus tard, le soir, lorsque Romain rentre, Azuka dort comme un loir, une enfant, lovée sur le canapé, et Romain sourit en prenant Bergerac par le collier. Il s'occupe du chien, le promène, le nourrit, et laisse dormir la jeune femme, lui posant juste sur la table une assiette de nouilles avec les instructions pour les réchauffer. Le lendemain, Azuka est éveillée et mange avec lui, et ainsi durant près de cinq jours...puis la jeune femme, un beau matin, se lève et laisse un mot sur la table de la cuisine.

Parfois, il faut savoir aller de l'avant.

Merci pour ton hospitalité.

Lorsque Romain, à son réveil, trouve ce petit mot agrémenté d'un dessin représentant son chat, Tifauve, Azuka est déjà loin, dans les rues fraîches du petit matin, en compagnie de Bergerac et cette fois, elle joue avec son chien, court comme une gamine, le chasse et le pourchasse en riant. D'esquives en cavalcades, ils parviennent jusqu'à la porte de chez Azuka, ou plutôt chez Ethan. La jeune femme hésite un instant...non. Pas tout de suite. Alors elle glisse juste un autre mot, un de plus, sous la porte, parce qu'elle ne sait pas comment le dire.

On pardonne tant que l'on aime. (dixit La Rochefoucauld)
Pardonner c'est savoir dire "Tu vaux plus à mes yeux que ce tu as fait". (dixit...la prof de philo)

C'est du passé.

Et elle s'éloigne avec son chien, pour une longue balade dans la ville.
C'est une fois de plus Ethan qui la trouve par hasard, devant l'hôpital, au crépuscule. Le père, qui a lu le petit mot de sa fille, n'ose cependant s'approcher de la jeune femme, craignant de briser la bulle ciselée qui les entoure. Alors c'est Azuka qui lui saute au cou et souffle:

"Tu sais quoi? L'erreur est humaine. Et s'il avait fallu que tu te rattrapes, tu l'aurais amplement fait simplement en t'occupant de moi."

Puis ni l'un, ni l'autre n'ajoutent quoi que ce soit, trop heureux de s'être retrouvés.

~

Les années passent. Ethan vieillit et Azuka mûrit, passe son diplôme de vétérinaire avec brio, soutient une thèse étonnante sur l'emphysème du cheval. Une fois de plus c'est Romain qui lui met le pied à l'étrier en l'aidant à trouver une petite maison qu'Ethan paye -merci papa!- et en lui montrant comment aménager un cabinet vétérinaire. Et, à 27 ans, Azuka ouvre sa clinique avec plaisir, et emménage chez elle. Son père -et Céline- viennent la féliciter et dîner chez elle avec Romain. Bergerac est aussi de la partie, bien sûr...et peu à peu, la vétérinaire se taille une réputation. Croisant parfois ses clients au café, elle discute avec eux, de tout...sauf des cas vétérinaires. Elle soigne de tout et s'aperçoit vite qu'elle a un réel feeling avec les animaux, surtout les chats et certains chiens de type dominant.
Six ans plus tard, sa clientèle est bien établie. De temps en temps viennent même des Axés...et des désaxés. Elle les reçoit tous sans se poser de questions.
Bergerac vieillit, le grand dogue a désormais seize ans et son poil d'argent blanchit. La vétérinaire prend soin de lui, de ses reins, de son arthrose, et il coule des jours heureux en compagnie d'une nouvelle venue. Hoshi est une petite femelle husky sibérienne qu'Azuka s'est offerte dans un élevage d'un de ses clients. La boule de poils pataude est une boule d'énergie qui redonne du peps au vieux Bergerac, obligé de tout apprendre à sa cadette. Enfin, pour compléter la ménagerie a déboulé un jour une jolie chatte Maine Coon, nommée Sekmet en hommage à la déesse lionne des médecins d'Egypte. Le chaton a été posé devant sa porte dans une caisse, et Azuka n'a pu se résoudre à l'abandonner. Elle l'a gardé mais...un Maine Coon, c'est grand, et elle en avait sous-estimé la taille. La superbe femelle red tabby coule des jours paisibles près des deux chiens qui l'adorent.
Ethan travaille encore mais, âgé désormais d'une bonne cinquantaine d'années, parle sérieusement de prendre sa retraite...mais ne le fera pas de suite. Souvent il raconte à Azuka des opérations...de l'une d'entre elles il se souvient particulièrement: un jeune homme d'une trentaine d'années était arrivé dans un état pitoyable. Apparemment tabassé, il perdait du sang par litres et demeurait dans le coma. Tous les médecins rechignaient à l'ouvrir mais Ethan, lui a choisi d'opérer avec un jeune assistant. Le travail a été long, fastidieux et sanglant, il a même fallu transfuser le jeune homme en cours de route, mais Ethan s'est accroché. Merde, ce type avait presque l'âge d'Azuka, il ne pouvait pas crever! Et le Désaxé avait survécu...ce qui avait marqué Ethan, surtout, ce sont les deux hystériques qui avaient gueulé dans tout le couloir qu'elles voulaient voir leur frère. Et le frère en question réveillé s'était mis à gueuler aussi, si bien que Ethan avait fini par autoriser les retrouvailles, ému sans le dire de l'affection de ces trois là. Et trois ans plus tard, rebelote, retour du jeune homme -il avait appris que son nom était Nathaniel Withmore- pour un coup de couteau dans le ventre. Cette fois encore Ethan avait galéré...et vu débouler les deux adorables harpies. Un soir il raconte l'épisode à Azuka qui éclata de rire en entendant la description chargée d'autodérision du chirurgien face aux soeurs du blessé. Mais bon, elle était contente que ça se soit bien fini tout ça...
Quand à Romain, il demeure complice et mentor de sa jeune élève et les deux vétérinaires partagent leurs connaissances en ce qui concerne des cas épineux. Ils ont pensé à s'associer mais Azuka tient à son indépendance...
Qu'est ce qu'il manque à Azuka? Bien peu de choses en somme...de bons amis, un compagnon?
Elle est heureuse comme ça.

« Avoir beaucoup d'amis, c'est n'avoir point d'amis. »

CREDIT •• ...Ben, techniquement parlant j'ai retouché la photo mais-euh... PSEUDONYME •• Chamallow Gluant Collant Bonbon Rose Superglu. PRENOM •• Mais je viens de le dire ci-dessus Ôo AGE •• 16 ans et trois quarts, on oublie pas le 3/4!! FORUM •• Je l'ai découvert parce que...Momo m'a parlé de Naaath' XD Et Champi ET Momo m'ont, en choeur, pile en même temps, innocemment pubbé^^ Côté design' j'aime. La barre en haut un peu sombre peut-être, t'es fâchée avec les barres Momo? A part ça, le CSS cool. Le concept pas mal x) HEY! J'avais pas remarqué tout de suite mais, le texte dans "Blablabla" dans le sujet Super-Staff, c'est...La Vanité de l'argent et du pouvoir de Cicéron non? Le monde est petit, on en a fait une traduction en latin il y a trois jours... Spoiler: CODE •• Zabadabouuuh, la super-mouche super-méchante super-violente et ta super-femme est passée par là ♫

CHAM CHAM.
Mince, moi qui voulais te montrer innocemment nos pré-créés en construction

Euh, le texte en latin, je n'en ai strictement aucune idée puisque je suis allée sur un générateur de texte latin. Après, Cicéron ou Bourdieu - sachant que le second va m'être familier sous peu, sociologie powa XD - j'en ai aucune idée.

Puis dépêche-toi de trouver le code ou Momo et moi on te mange

Petit frère.
Elle me plait ton Azuka, Nath il peut amener Fenrir-chou chez elle ? * Fuis * Et donc bref, la barre de navigation, c'est juste que j'avais fait une fausse manip niveau couleur et que donc j'ai rectifié.

Et oui, vite, vite !, le code.
* Mâchouille un truc rose indéterminé. *

CHAMP CHAMP
Innocemment, hein...l'innocence ne te va pas Champi XD
Raté, je t'ai devancé. J'ai devancé Champ champ, kyaaaah!

Bon alors je t'apprends que le texte en latin c'est Cicéron, La Vanité de l'argent et du pouvoir, tiré de De Amicitia (De l'Amitié), qu'on appelle aussi le Lélius. Et qu'on l'a traduit récemment...j'aime pas Cicéron, il fait des phrases tordues à mort XD Et en plus je viens de me payer un commentaire de texte sur cette Vanité de l'argent et du pouvoir. Quand je dis je viens, c'est ce matin x)

Bref.
Momo, tu mâchonnes pas un truc rose è___é
Respecte mon intégrité!! *récupère son morceau mâchouillé et le recolle*

A part ça oui, tu peux amener ton clébard chez Azu-chan, elle soigne les animaux et pas le portefeuille. Elle a même des muselières pour les chiens pas sages. Et des muselières pour les maîtres aussi.

Bref, ai trouvé le code.

Nath avec une muselière ? ô.ô Ah non mais j'oubliais que t'es Chamallow quoi, la fille qui rêve de voir un pers ode manga parader en caleçon rose dans une ville gay hein. XD
* Fuis joyeusement *

Et sinon je valides ton code.

Nan mais épouse, ne dévoile pas nos petits secrets en public hein. Sinon tu vas vraiment lavoir la muselière, mon pôpa je suis sûre qu'il a des modèles pit-bull hargneux et poilu. Et pour une chauve souris...un modèle chihuaha ça ira^^
Et puis, si Howl a été si traumatisé par le Rose, c'est que t'as dû y repenser après coup x)

T'inquiètes, la muselière c'est seulement si Nath' est agressif avec ma petite véto XD En général, Azuka se contente de faire des croix sur le dossier du client: peu de croix: celui là faut l'avoir souvent en rendez vous, il repose. Beaucoup de croix: con à éviter absolument XD

Nath ? Agressif ? Violent ? Naaaaan !
... Bon allez, finis ta préso.

Et toi répare-là T____T
J'ai tout cassé.

Bah en fait Momo a argué que tu devais te débrouiller seule.
Je pense qu'elle a peu apprécié le coup de la muselière, et moi aussi d'ailleurs, car personne ne musèle MON Nathaniel

Bonne chance Chamallow

Je vais me dépatouiller alors x)
M'en fous je musèlerai Momo quand même XD
Bon, je vais faire une opération copier-coller alors...courage Cham'.
Ouais mais je fais ça demain, là j'ai pas le temps.

Ahah. Fallait pas casser ZE code HTML :B
B'inv'nuuuue :3

Et toi, Edrakan, tu attends le déluge pour refaire la tienne ?
* Fuis en hurlant de rire *

Mmh, si ce n'était que ça, ce serait déjà fait xD *regarde la pluie qu'elle a depuis le début de la semaine*
En fait, euuh... :/ C'est un peu dur, à la fin xD Je sais pas trop quoi mettre, moi xD Enfin. En plus, le gros blem', c'est que j'ai pas le temps ><"

Momo, tu vas faire de moi une traumatisée du HTML^^
Merci Eelen^^ Bon courage pour ta préz'
*se barre*

EDIT: Formulaire réparé x)
Me reste qu'à taper l'histoire.

EDIT AGAIN: Finii!

Validéée