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 Véto, boulot, dodo... [Nath']

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Azuka Deerdle
Azuka Deerdle

Véto, boulot, dodo... [Nath'] _
MessageSujet: Véto, boulot, dodo... [Nath']   Véto, boulot, dodo... [Nath'] EmptyDim 3 Oct - 21:21

C'était un de ces jours où l'on aurait pu chanter que c'était une belle journée où le soleil brille brille brille...bref, vous comprenez. Sauf que la belle journée était une journée d'hiver, Janvier plus précisément et que le soleil qui brillait là-haut ne parvenait pas à réchauffer le parc gelé. Ses rayons, presque horizontaux au vu de l'inclinaison de la Terre et lointains à cause de l'écliptique, parvenaient à peine à apporter aux habitants de la planète bleue quelques photons et ultraviolets réfléchis par la neige, tandis que les infrarouges, lorsqu'ils arrivaient sur Terre, se voyaient envoyés bouler par l'albédo des glaces et des neiges de cet hiver du deuxième millénaire. Dans le parc de l'île, quelques rares promeneurs flânaient, mains dans les poches et nez dans l'écharpe. Parmi eux, une jeune femme avançait à grands pas sur les allées soigneusement ratissées et...gelées jusqu'au prochain printemps. Ses mains gantées de cuir noir pendant librement de chaque côté de son corps, son buste couvert d'une veste élégante en daim doublée de fourrure à l'intérieur, une écharpe gris perle autour du cou, elle portait un pantalon de velours, assez moulant, du moins près du corps, enfoncé dans des bottes de cuir s'arrêtant juste au-dessus du genou. Sans être engoncée comme beaucoup ici, la jeune femme était bien couverte grâce à la qualité des matières de ses vêtements, mais conservait néanmoins une certaine élégance, une beauté toute exotique perceptible dans le lustré de ses cheveux auburn et l'éclat de ses yeux noirs. Le froid avait un peu rosi ses pommettes sur sa peau mate, mais elle semblait tout de même en bonne forme et marchait avec entrain, d'un pas souple et efficace, avec cette impression d'équilibre que dégagent certaines personnes.

Devant elle, gambadaient deux animaux, bondissant après les flocons chutant des arbres, se roulant dans la neige ouatée, blanche, pour revenir ensuite vers leur maîtresse, le centre de leur vie en d'autres termes. L'un était un grand, très grand dogue allemand de robe gris acier et au plastron blanc. Ses yeux noisette suivaient les mouvements de la jeune femme avec affection, tandis qu'il gambadait à toute allure, puissant et fier malgré ses dix-sept ans qui faisaient de lui un chien bien vieillissant. Cependant ceux de sa race, très résistants, pouvaient vivre jusqu'à vingt ans et si quelques poils blancs sur le museau trahissaient l'âge respectable du dogue, sa musculature, sa vigueur et son tempérament demeuraient ceux d'un jeune chien. Autour de son cou, un large collier, résistant, en croûte de cuir révélait, gravé avec soin, son nom: Bergerac. Bergerac du nom du héros de la pièce éponyme d'Edmond Rostand, ce savant, bretteur et duelliste, toujours le bon mot aux lèvres, toujours le panache en avant. Un héros fier et flamboyant que la propriétaire du chien appréciait au point d'avoir nommé ainsi son animal.

Le second chien était une femelle, de petite taille, aux yeux bleu saphir pénétrants. Langue pendante, elle galopait autour du vieux Bergerac qui, faussement bougon, se laissait entraîner dans les jeux de la femelle. La petite, âgée de huit mois, arborait une robe magnifique, blanche et noire, encore duveteuse comme celle de tout bébé, avec une marque noire en forme de fleur de lys sur la tête et une petite truffe couleur d'encre. Hoshi, car tel était son nom, étoile, ne laissait pas un instant de répit au vieux Bergerac, n'ayant nullement l'intention de se promener sagement.Quand elle vit ses deux chiens jouer à se pourchasser dans la neige, Azuka éclata de rire. La jeune vétérinaire trouvait, auprès de ses animaux, la récompense de son travail quotidien et une sérénité renouvelée. Car son métier était difficile...les gens venaient avec des animaux malades, s'attendaient à ce que la bête reparte sur ses quatre pattes pour le moins cher possible. Bien sûr, elle s'y efforçait, mais...c'était quand même un cas rare! Et il fallait se montrer diplomate avec les gens, leur expliquer, bien, longtemps, pourquoi ça c'était important et pourquoi il fallait faire le vaccin...ah, les gens qui dépensaient pour leur animal n'étaient réellement pas légion, de même que les clients reconnaissants.

Azuka grommela en songeant à ses consultations du matin; un homme, un Axé apparemment, était venu et avait exigé qu'elle le prenne en consultation tout de suite pour un vaccin, parce que lui, il travaillait. Et elle, elle faisait quoi à son avis, elle mangeait des Chamallow? En tous cas, Azuka, ayant déjà un chat hystérique sur les bras et une cliente à peine préférable, avait refusé assez sèchement. Evidemment le type s'était barré et, lorsqu'elle avait ouvert la porte, c'étaient deux Désaxés qui lui avaient dit bonjour, avec leur lapin domestique. Le rongeur, évidemment, avait besoin de se faire couper les dents, tâche amusante entre toutes, et Azuka avait en plus dû rassurer le plus jeune des deux gars, paniqué à l'idée que son lapin ait mal. Bon, bien sûr, une pince qui coupe net les dents d'un lapin ça fait flipper mais, euh...le type avait quand même failli lui faire un malaise, si bien qu'elle avait mis son copain, le deuxième, sur le coup, afin de pouvoir finir tranquille son affaire.

Enfin bref, elle avait durement gagné sa croûte, malgré cet abruti d'Axé...non pas qu'elle ait quoi que ce soit contre les Axés. Son père était un Axé, un chirurgien de renom qui avait laissé de côté les services prestigieux de l'hôpital pour s'occuper de la chirurgie de bas niveau, la chirurgie des gens des quartiers mal famés qui arrivaient parfois dans un état pitoyable. Cela avait été dur pour Ethan, habitué aux honneurs, mais il avait peu à peu développé sa compassion et découvert la dimension humaine de son métier...si bien qu'aujourd'hui c'était lui qui formait les jeunes internes et réglait les problèmes de ses confrères, ou venait avec tact annoncer aux familles qu'elles venaient de perdre un membre...ou sourire en leur expliquant que leur fils ou frère était tiré d'affaire. En parlant de frère...Azu-chan se rappela une histoire que lui avait raconté son père, un jeune type qui avait alors une trentaine d'années, amené pour des saignements terribles, coma...Ethan avait bataillé des heures durant et, tandis que son père racontait l'histoire, Azuka avait vu sur ses traits la dureté de l'opération. Mais finalement, le jeune...comment s'appelait-il? Un nom connu, un nom d'une mannequin avec laquelle une cliente l'avait bassiné pendant une heure...Non pas qu'elle soit laide, cette mannequin mais, euh, quand on a un chien déchaîné et hyper dominant entre les mains on se fout bien des mensurations de la nana, merde. Bref, son nom c'était...quelque chose aux consonances anglaises. Euh...Withmore, c'était ça, voilà. Et le gars que son père avait sauvé alors que tout le monde le disait perdu c'était Na...Nathan peut-être? En tous cas un Withmore. Ce qui avait marqué Ethan dans l'histoire, outre la volonté de vivre du type qui s'était remis très vite, c'était ses deux soeurs qui avaient fait un splendide scandale dans l'hôpital en beuglant qu'elles voulaient voir leur frère, lequel avait bondi sur son séant et braillé qu'il voulait voir ses soeurs, si bien que Ethan les avait laissé entrer. Et trois ans plus tard, rebelote. L'homme était arrivé avec cette fois un coup de couteau dans le ventre et Ethan l'avait encore sauvé, avant de faire face à nouveau aux deux enragées. Il avait raconté ça en riant, mais Azuka avait bien vu que l'attachement des deux filles à leur frère avait ému le médecin. Opéré deux fois et vivant deux fois, c'était quand même un bon coup de bol..Ethan aurait dû lui offrir un tee-shirt marqué "J'ai été opéré deux fois par le Dr Deerdle et j'ai survécu."...

Oh là là, la neige lui détraquait le cerveau. Voyant Hoshi et Bergerac débouler les pattes dans tous les sens, queues battantes et langues pendantes pour venir inviter leur maîtresse à jouer avec eux, Azuka se baissa et ramassa de sa main gantée une bonne poignée de neige qu'elle balança en l'air. Bergerac bondit pour tenter de l'attraper alors que Hoshi fonçait droit sur les jambes de la vétérinaire. Ouf, un husky de huit mois ça va...vite. Azu-chan conserva par miracle son équilibre et attrapa sa remuante boule de poils par la peau du cou, avant de l'envoyer gentiment bouler dans la neige. Hoshi éternua en plongeant le nez dans la matière blanche et Azuka rit avant d'envoyer une seconde poignée de neige à Bergerac. Puis la jeune femme sortit deux friandises de sa poche et les tendit à ses deux canidés, souriante, heureuse de les voir s'amuser ainsi.Alors qu'elle allait reprendre sa promenade, une silhouette attira son attention, pas loin d'elle, ou plutôt, un chien attira son attention. Un grand chien-loup noir, aux allures de molosse, probablement pas de pur sang de berger au vu de sa carrure; il avait certainement du Beauceron aussi...en tous cas un très beau chien, apparemment vieux car ayant quelques poils argent mais portant beau. Un chien vers lequel Hoshi et Bergerac se ruèrent en jappant, trop heureux de croiser un copain potentiel.Azuka siffla aussitôt:

"Bergerac! Hoshi! Au pied!"

Bergerac, dressé de longue date, revint aussitôt se poster devant sa maîtresse, recevant une caresse sur le haut du crâne mais Hoshi, jeune, inexpérimentée, pas encore éduquée entièrement, hésita puis repartit à fond de train, petite boule de poils bicolore prête à jouer avec le gros chien. Azu-chan essaya une seconde fois:

"Hoshi, ici j'ai dit!!"

Mais la petite s'en fichait bien, elle avait vu un copain. Bon, elle avait peu de chances de se faire écharper, au mieux elle serait vivement remise à sa place par l'adulte mais...Azuka n'aimait pas que son chien aille ennuyer celui d'un autre et se porta donc à la rencontre du maître de l'homme. Bergerac, ne connaissant pas le type, resta immobile aux pieds de sa maîtresse, vigilant gardien, hercule habillé d'acier, au cas où, et Azuka adressa un sourire contrit à l'homme qui promenait le chien loup:

"Elle est toute petite et ne connaît pas encore...tout à fait tout."


Hoshi, sentant le regard de sa maîtresse, roula sur le dos et jappa d'un air pitoyable avant de se rouler, incapable de demeurer sérieuse plus de quelques minutes. Son tempérament espiègle et joueur ravissait sa maîtresse...et cette fois-ci encore Azuka sourit. Qu'elle était mignonne!Se sachant pardonnée Hoshi repartit de nouveau à l'assaut du chien noir, lui sautant au museau pour le convier à jouer:

"Putain, Hoshi, bordel!...
Oh, désolée. Les mots ont dépassé ma pensée..."


Et voilà la véto qui jurait comme un charretier...si ses clients l'avaient entendu! Ou même Ethan!!
Azuka adressa au maître du chien un sourire contrit et ajouta en tendant sa main droite gantée:

"Et je ne me suis même pas présentée. Azuka Deerdle, vétérinaire."


Dernière édition par Azuka Deerdle le Mar 5 Oct - 21:43, édité 1 fois
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Isis E. Shredder
Isis E. Shredder

Véto, boulot, dodo... [Nath'] _
MessageSujet: Re: Véto, boulot, dodo... [Nath']   Véto, boulot, dodo... [Nath'] EmptyLun 4 Oct - 13:14

« BON SANG MAIS MERDE LÀ ! »

Nathaniel bondit hors du lit, sous le regard ensommeillé d’Eryn qui se tourna en grommelant, tentant de se rendormir malgré le vacarme. Vacarme, quel vacarme ? Dans une rue dite calme d’un quartier punk, les fêtes à trois heures du matin avec la sono à fond, ça ne s’appelle plus boucan, c’est bruitage de fond que l’on entend au quotidien, allons ! Sauf que pour Nathaniel, ours brun de son état et surtout un des nombreux désaxés à cumuler deux boulots pour parvenir à boucler les fins de mois sans piocher généreusement dans les salaires et qui par conséquent se lever à six heures chaque matin, ça devenait un peu lassant. Se fringuant en vitesse, il se rua hors du petit appartement pour tambouriner à la porte de ses voisins, leur gueulant comme un malade qu’ils avaient intérêt à baisser AC/DC. Non, Nathaniel n’avait rien contre Angus Young, mais oui, il était crevé, parce que la veille, le patron du salon de tatouage et lui avaient passé la soirée penchés sur le livre de compte, ébahis par le bordel desdits comptes, et tentés pendant de longues heures de faire le tri, avant de rentrer chacun chez eux, vers vingt-trois heures et des bricoles. Eryn, folle d’inquiétude de ne pas voir son nounours favori rentrer à vingt heures comme habituellement, avait toutefois eut l’immense bonté de se contenter de lui jeter un regard inquiet tout en lui indiquant que le repas était dans le frigo, sans l’engueuler, apparemment radoucie par l’air épuisé de son frère. Gueulant jusqu’à ce que la musique ne s’éteigne, donc, il rentra chez lui en maugréant, claquant la porte avec humeur puis se recoucha, ne prenant cette fois pas le temps de se déshabiller, pour se blottir contre Eryn en soupirant. Et bien entendu, lorsque le réveil sonna, le lendemain à six heures tapantes, Nathaniel se contenta de balancer son poing sur la pauvre machine innocente, coupant net la sonnerie, pour se rendormir immédiatement en serrant sa sœur contre lui. Ce fut à sept quarante-cinq que Fenrir, étonné de ne pas voir son maître, se pointa au pied du lit en jappant d’un air inquisiteur avant de bondir littéralement sur Nathaniel en lui coupant la respiration, inquiet du manque de réponse du jeune homme. Jeune homme qui bondit hors du lit en voyant l’heure, fila sous la douche et se changea, avant de siffler Fenrir en dévalant les escaliers de l’immeuble, comprenant qu’il était bien parti pour arriver à la bourre. Sans manger, sans se raser ? Et alors ? Il était bien habitué à sauter des repas, quant à se raser, Eryn trouvait que ça lui allait mieux de ne pas le faire, alors il s’en passerait, tant que ça ne se transformait pas en chevelure de Père Noël. Se jetant dans la rue en tee-shirt, il failli déraper sur une plaque de verglas et se félicita d’avoir un excellent équilibre car il parvint à rester debout sans se ramasser la tête dans la neige, ce qui aurait été plutôt une mauvaise idée vu qu’il ne portait, comme dit plus haut, qu’un simple tee-shirt. Tee-shirt créé par sa petite sœur Ambre, d’ailleurs, pour se moquer de lui après ses deux opérations espacées de trois ans, orné d’un grand ‘Je me suis fait opérer deux fois, et j’ai survécu !’ des plus ironiques. Il avait aussi passé un pantalon bondage couvert de sangles, chaines, badges et fermetures éclair, et la première paire de godasses qui lui était tombée sous la main, à savoir des New Rock masculines bardées de chaines. Il avait aussi attrapé son sac, un Eastpak noir plein d’inscriptions faites au blanco et couvert lui aussi de badges. Marchant à grands pas, il fouilla d’ailleurs les poches de ce sac dans l’espoir de trouver son iPod, mais ne fit que se piquer les doigts en approchant de trop près collier et bracelets à piques qui traînaient dans une poche. Ravi de cette charmante ‘rencontre’, Nathaniel les sortit immédiatement pour les mettre, sous l’œil intéressé de Fenrir. Oh chouette le collier de mon maître, tiens, je veux le même ! Continuant de fouiller le sac, Nathaniel finit par tomber sur l’iPod, dont il déroula les écouteurs – et non pas démêla, notez bien, car notre bel ami est un maniaque quand il s’agit de musique – avant de lancer la petite machine. Fonçant vers son travail, il arriva une trentaine de minutes en retard au salon de tatouage. Une jeune fille se tenait devant la boutique avec ses parents, visiblement furieux de ne pas voir la porte ouverte. Parents qui reculèrent d’un air choqué en voyant déboulé un punk et son chien vers eux, s’excuser d’une voix fatiguée et ouvrir la porte dans un cliquetis de clés, tandis que Fenrir braquait un œil méfiant sur les inconnus. La jeune fille, elle, ouvrit de grands yeux écarquillés puis rentra à l’intérieur de la boutique en battant des cils, sous les yeux choqués de ses parents. Serrant légèrement les dents, Nathaniel se retint d’hurler qu’il avait déjà une copine, que cette copine était super méga possessive et qu’il lui avait donné le feu vert pour venir faire un carnage de toutes les filles qui le fixaient de cette façon. Il travailla donc toute la matinée, ne s’arrêtant que pour saluer le patron et faire courir un peu Fenrir dans la rue, vu qu’il n’avait pas eut le temps de le sortir autrement que pour aller au travail et que malgré ses dix ans déjà bien frappés et ses quelques poils argentés, le gros chien-loup noir était encore une espèce de pile électrique qui passait ses journées à dormir et courir partout dans l’appartement. Une fois son travail de tatoueur fini, vers quatorze heures environ, Nathaniel appela Eryn pour lui demander ce qu’elle faisait, apprenant avec un peu de mauvaise humeur qu’elle avait été réquisitionnée en urgence pour des clichés vu que l’autre mannequin était tombée malade, et qu’il était bien parti pour passer l’après-midi tout seul.

Ce fut donc en grommelant que Nathaniel se dirigea vers le parc, s’arrêtant quelques minutes à une boulangerie pour acheter un sandwich. Ouuh, mal, c’est pas bon pour la santé ça. L’iPod sur les oreilles, mangeant sans rien dire, il laissa Fenrir gambader gaiment dans la rue, avant de le siffler en jetant la serviette de son sandwich, désormais fini, dans une poubelle. Une fois entré dans le parc, Nathaniel soupira en voyant des gens bien habillés rappeler leurs chiens et les ramener vers eux en le fixant d’un regard noir et choqué, comme si, sous prétexte que Fenrir était un molosse et que lui était un désaxé, il ne pouvait lâcher sa brave bête dans un parc sans créer d’effusion de sang. Ce fut donc avec surprise qu’il vit une petite chienne débouler vers Fenrir, jappant joyeusement en voyant un si gros copain. Ce fut d’ailleurs lorsque la petite bête sauta vers le nez du gros molosse qu’il recula violemment que Nathaniel put remarquer que son chien ne posait l’une de ses pattes qu’à contre cœur, et qu’elle semblait atrocement rouge. Attrapant son chien au collier sans prendre garde à la jeune femme qui arrivait en hurlant sur Hoshi, car tel était le nom de la chienne, il prit la patte entre ses mains, constatant avec anxiété qu’elle était légèrement enflée. Il se releva quand la jeune femme s’excusa de son langage, avant de se présenter comme étant Azuka Deerdle, vétérinaire. Oh, chance, une vétérinaire ! Mais étrangement, le nom de la jeune femme rappelait vaguement quelque chose à Nathaniel, bien qu’il ne parvienne à mettre le doigt sur quoi. Abandonnant, il se tourna vers Deerdle, lui jetant un coup d’œil. C’était une jolie jeune femme, âgée de la trentaine environ, aux grands yeux noirs et aux longs cheveux auburn. Elle avait un air exotique, orientale, et il aurait juré qu’elle avait du sang japonais, chinois ou philippin. Et puis Azuka, ça faisait plutôt étranger, contrairement à Deerdle. Et soudain, il s’en souvint. C’était un certain Ethan Deerdle qui l’avait opéré deux fois en urgence, se fichant parfaitement du fait que ce soit un désaxé. Sans savoir si la dénommée Azuka était de sa famille, il sentit soudain un élan de sympathie envers elle, et lui fit un sourire en se présentant à son tour.

« C’est rien, je préfère voir ça que tous ces gens qui ramènent leurs caniches près d’eux sous prétexte que Fenrir est gros et que je suis un désaxé, punk qui plus est. Nathaniel Withmore, enchanté. »

Il y eut un petit silence, durant lequel Nathaniel regarda Fenrir qui jouait avec Hoshi cette fois, prenant toujours soin à sa patte avant droite, la blessée, puis le jeune homme reprit :

« Vétérinaire ? C’est drôle, je connais un autre Deerdle qui travaille dans une branche de la médecine, il m’a opéré deux fois. Et j’ai survécu, comme le dit si bien mon tee-shirt. »

Plissant les yeux en voyant Fenrir relever vivement sa patte blessée quand elle effleura la neige, il ajouta :

« D’ailleurs … Quand un chien a la patte enflée, on fait quoi ? Ca fait dix ans qu’une de mes sœurs a récupéré Fenrir dans la rue et me l’a amené parce que les parents n’aiment pas les bêtes, et à part pour les vaccins, les consultations annuelles et quelques maladies diverses et variées, je ne suis pas souvent allé chez le vétérinaire. De plus, trouver un vétérinaire pas trop cher en ce moment … C’est pas facile. Et ma sœur et moi, on peut vraiment pas se permettre de dépenser trop, même si on est prêts à se serrer la ceinture pour Fenrir. »
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Azuka Deerdle
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Véto, boulot, dodo... [Nath'] _
MessageSujet: Re: Véto, boulot, dodo... [Nath']   Véto, boulot, dodo... [Nath'] EmptyMar 5 Oct - 18:53

Lorsque Azuka arriva près de l'homme, ce dernier s'était agenouillé près du chien et observait la patte du canidé, qui se laissait faire. Azuka, curieuse, jeta elle aussi un oeil à la pattoune du molosse et constata vite qu'elle était enflée, un peu rougie...la jeune femme allait proposer son aide lorsque l'homme se redressa et la rassura quand au dérangement occasionné par Hoshi. Azuka sourit à la réponse du punk qui se présenta comme étant Nathaniel Withmore. Et ça lui disait quelque chose ça, Withmore...rapidement, elle détailla son interlocuteur. De grande taille, plutôt fin, loin de ces espèces de culturistes qui faisaient complaisamment saillir leurs muscles, il était svelte et probablement souple...ouais, là elle s'aventurait loin quand même. Plus ou moins rasé, il portait un tee-shirt clamant fièrement "J'ai été opéré deux fois et j'ai survécu!". Le message fit sourire la vétérinaire, qui songeait à son délire d'il y avait quelques minutes. Détournant son regard du tee-shirt simple -en comparaison du reste- elle passa rapidement sur les pantalons et les chaussures avec chaînes et autres accessoires et les colliers à piques pour revenir au visage de Nathaniel parce que bon, c'est la politesse hein. De toute manière elle ne se sentait pas mal à l'aise ni méfiante face à ce type poli et souriant...punk, oui, et alors? D'ailleurs ça lui allait bien le genre punk, alors mince hein. Rattrapant par la peau du cou Hoshi qui envisageait sérieusement de voir si Fenrir voulait jouer à la balle avec une husky de quarante centimètres, Azuka finit par laisser sa bête à poils ennuyer le grand chien qui se mit à jouer. Il boitait d'ailleurs...sérieusement. Ooh, ça c'était une emmerde qui couvait hein.
Lorsque Nathaniel reprit la parole -Withmore, ce nom lui disait quelque chose..pour de vrai...ah mais oui! Cette jolie mannequin dont une cliente, laide comme un pou au demeurant, lui avait parlé des heures durant, c'était pas une Withmore?- elle leva les yeux. Un certain Deerdle qui l'aurait opéré deux fois...dans la tête de la vétérinaire les rouages se mirent en place et commencèrent à tourner un peu, cric-crac, jusqu'à ce qu'elle réplique avec le sourire, encore plus le sourire:

"Ah mais oui, le chirurgien Ethan Deerdle, qui travaille dans le service des urgences à l'hôpital. D'ailleurs personne ne comprend qu'il soit content d'y travailler, c'est le service le plus bas et le plus dur...oui, c'est mon père. D'ailleurs...il m'a parlé de vous plus d'une fois je crois. D'abord parce qu'en général il se souvient des opérations, disons, difficiles, en plus il y en a eu deux, et parce que vos soeurs l'avaient plus ou moins marqué!"

Azuka garda le sourire, ses yeux sombres pétillant de bonne humeur. Finalement la journée ne serait pas si désagréable que ça puisqu'elle venait de croiser quelqu'un d'amical, avec un beau chien, quelqu'un qui en plus était un type sauvé par son père. Forcément, ça crée une certaine sympathie, vous comprenez bien...
Hoshi coupa net l'instant de silence en venant tomber dans les jambes de sa maîtresse. Hé, boule de poils, tu veux pas le mode d'emploi pour tenir sur tes pattes, hein? Azuka attrapa son chiot et lui gratta l'oreille en souriant, tandis que Bergerac poussait sa main pour ne pas être en reste. Hé, moi aussi!! Elle frotta donc aussi l'oreille de son vieux chien, avant de se redresser quand Nathaniel parla encore. Cette fois il commença à raconter plus ou moins l'histoire de son chien, Fenrir, et lui demanda que faire lorsqu'un chien a la patte enflée.
Azuka repoussa gentiment Bergerac et répondit avec un petit sourire:

"Eh bien...on le montre à un véto?
C'est vrai qu'en ce moment ce n'est pas si évident de trouver un véto pas trop cher...mes confrères ont tendance à pratiquer des prix relativement, disons, prohibitifs. J'en ai même croisé qui ne recevaient que les Axés...pourtant en général, ce sont leurs animaux les plus mal élevés, et qui se retrouvent le plus souvent avec la muselière!

Bon, je n'ai pas mes instruments sur moi et s'il faut faire quelque chose de plus faudra venir à mon cabinet mais...je peux toujours jeter un coup d'œil à cette patte. Avant droite, n'est ce pas? Il ne la pose presque pas..."

Doucement, elle s'approcha de Fenrir, veillant à ne pas aller trop vite vers le chien qui ne la connaissait pas, et posa la main sur son col avant de l'attraper par le collier. Lui parlant doucement, elle prit le temps de le caresser un peu, frottant son poil rude mais soyeux, signe de bonne santé, pour le mettre en confiance avant de lever les yeux vers Nathaniel:

"Ce serait mieux que ce soit vous qui le teniez, d'une ça me permettra d'avoir mes deux mains de libres et de deux, il vous connaît mieux que moi, et je risque d'être un peu désagréable en l'examinant."

Puis Azuka passa doucement la main sur cette patte enflée que le chien ne posait pas au sol. Sous le poil rude d'un chien loup elle sentit une chaleur nette, semblable à de la fièvre, et une sorte de bosse sur le côté interne de la patte. Parlant gentiment à Fenrir, pour ne rien dire, juste le rassurer, elle attrapa cette fois réellement le membre blessé, sans presser sur la partie rougie, le bout de patte, et l'observa plus avant.
Le coussinet était chaud au toucher, mais seul un des doigts était enflé et apparemment douloureux, car le chien tentait de retirer sa patte. Azuka l'apaisa d'un "Chhht" susurré avant de regarder mieux. Le coussinet interne était rouge et gonflé, c'était probablement lui qui ennuyait le monde...passant le doigt sur la bosse qu'elle avait senti un peu plus haut, vers l'articulation, la jeune femme grommela. Un abcès, eh ouais.
Gratifiant Fenrir d'une gentille caresse et reposant avec douceur la patte du chien, elle se redressa:

"Bon, c'est impressionnant parce que c'est quand même sacrément douloureux, mais rien de bien grave, c'est juste un abcès. Il a dû se blesser ou rencontrer, disons, rudement un congénère et ça s'est infecté...l'abcès, c'est une infection locale, donc rien de dangereux pour sa santé.
Apparemment, c'est déjà assez avancé: il devrait se percer tout seul bientôt. Le plus simple pour accélérer la maturation de l'abcès -il faut qu'il se vide- ce serait de, deux ou trois fois par jour, y appliquer des compresses -ou juste un tissu propre- imbibées d'eau chaude.
Et puis, quand l'abcès aura percé -pas difficile à deviner, ça peut contenir une quantité...impressionnante de pus, ce genre de choses. Ça en colle partout.- il faudra essayer de le vider bien à fond en pressant dessus, comme un bouton, et bien désinfecter, même dedans, si il est docile, avec un produit du genre Bétadine, vous savez, la solution iodée...évitez l'alcool à 70° quand même, c'est pas idéal sur les plaies ouvertes.

Cela dit, on voit mal sous tous ces poils...l'idéal serait de raser les alentours de l'abcès.
En fait, si vous pouviez passer, vous ou votre sœur puisque si j'ai bien compris elle vit avec vous, au cabinet ce soir ou demain, je pourrai raser la patte, voir si il n'y a pas d'autre ennui et vous donner de quoi désinfecter..."

Elle sourit en flattant son vieux Bergerac:

"Et pour ce qui est du prix...les produits en eux-même ne sont pas bien chers, et puis, je peux vous faire grâce du prix de la consultation."

Elle observa Fenrir avant d'achever:

"Il a une dizaine d'années, dites-vous? Il est encore bien en forme pour son âge, c'est une bonne chose...c'est à ça qu'on reconnaît les chiens bien soignés. Ce sont ceux qui vieillissent le moins vite.
En tous cas c'est un très beau chien...souvent les gros chiens-loups dans son genre présentent des problèmes comme de l'arthrose ou des dysplasies, lui, il n'a absolument rien. Celui-là, il ne vous posera probablement pas de problème grave de santé en vieillissant."

Hoshi, jalouse de l'attention que sa maîtresse accordait à un autre chien, non mais, choisit ce moment pour se rouler dans la neige et revenir en chouinant parce qu'elle avait voulu croquer la neige et que, eh ben, la neige c'est froid. Voyant arriver sa copine poilue, le vieux Bergerac jappa et lui lécha le museau.
Le dogue, de bonne taille puisqu'il toisait bien un mètre au garrot, revint ensuite auprès de sa maîtresse et appuya, à son habitude, sa tête contre sa cuisse, fruit d'une vieille complicité. Malgré son âge, il avait encore la musculature puissante des dogues, l'oeil vif, le pelage brillant et, lorsqu'il montrait les crocs, les fâcheux reculaient.
Mais pour l'heure, le grand chien -il était plus haut et massif que Fenrir- tendit le cou pour faire connaissance avec ce sombre inconnu, et au passage en profita pour flairer Nathaniel. Avant de frotter de sa truffe la main de l'homme avec gentillesse. Azuka sourit, amusée de constater que son chien appréciait le punk:

"On dirait qu'il vous a adopté, lui...c'est Bergerac. Dogue allemand, dix-sept ans au compteur, et lui aussi vient de la rue. Je l'ai trouvé totalement par hasard un jour, en rentrant du lycée."

Elle secoua la tête, doucement. Bien sûr, proche de ses clients, elle pouvait bien comprendre qu'on n'ait pas l'argent nécessaire pour les assumer, mais...de là à les jeter à la rue ou, comme ça avait été le cas pour Sekhmet, les abandonner dans un carton, sur le pas de la porte de la clinique...
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Isis E. Shredder
Isis E. Shredder

Véto, boulot, dodo... [Nath'] _
MessageSujet: Re: Véto, boulot, dodo... [Nath']   Véto, boulot, dodo... [Nath'] EmptyMer 6 Oct - 12:16

Quand il eut fini de se présenter, la jeune femme le détailla un moment. En notant cela, Nathaniel serra légèrement les dents. Ah non, encore une de ces abruties qui fuyaient en comprenant qu’il était désaxé !? Bon dieu mais il se trouvait où, le juste milieu entre ces femmes débiles et les groupies tout aussi ridicules qui se pointaient de temps à autre au salon de tatouage !? Il allait lui cracher de cesser de le dévisager de cette façon quand la jeune femme releva les yeux, croisant le regard du punk, et lui fit un grand sourire tout en répondant que oui, elle connaissait ce chirurgien, un certain Ethan. Et qu’apparemment, ledit chirurgien avait été marqué par les opérations rapprochées de Nathaniel et surtout par la volonté des sœurs du jeune homme à aller voir leur frère. A l’évocation de ces souvenirs, un léger sourire se dessina sur les lèvres de Nathaniel. Ah, comme il se souvenait de cette époque ! Il reprit toutefois en changeant de sujet, parlant de la pauvre paluche de son Fenrir adoré. Fenrir qui, gémissant tout bas, claudiqua vers son maître pour fourrer sa tête entre les mains du jeune homme pour se faire câliner et, qui sait, peut-être pour que son humain le plaigne un peu et compatisse, aussi, non ? Caressant doucement la tête de sa bête adorée et qui l’inquiétait un peu, là, Nathaniel tourna à nouveau les yeux vers Azuka quand elle reprit la parole, un léger sourire sur les lèvres. Elle commença en expliquant qu’elle comprenait parfaitement la difficulté du désaxé à trouver un vétérinaire compétent, pas trop cher et surtout qui accepte les désaxés sans hausser les prix. Elle ajouta d’ailleurs que pourtant, elle trouvait les animaux des axés bien moins éduqués que les autres, et soupira que c’était souvent eux qui recevaient une muselière en punition de l’incompétence de leur maître. Caressant doucement Fenrir, Nathaniel ne put s’empêcher de songer que si on l’obligeait à museler son chien, il était prêt à s’exposer à toutes sortes d’amendes en laissant tout ça chez lui. Le gros molosse avait beau être imposant, il n’empêchait qu’il n’attaquait que ceux qui étaient hargneux envers eux et, la plupart du temps, se contentait de grogner d’un air antipathique, se calmant dès que Nathaniel semblait détendu. En ce moment, par exemple, il braquait ses grands yeux intelligents sur la jeune vétérinaire, inquisiteur, et ne grogna pas lorsqu’elle s’approcha de lui en annonçant qu’elle voulait bien l’examiner. Azuka le saisit au collier avec délicatesse, puis prit doucement sa patte, demandant en même temps à Nathaniel s’il pouvait tenir son chien. Il attrapa donc le collier de sa grosse bestiole, lui grattant doucement la tête. Lorsque la vétérinaire passa le doigt sur le coussinet du chien, Nathaniel sentit Fenrir se raidir tout en tentant de dégager sa patte, mais Azuka tenait fermement, quoi que délicatement, la patte en question. Elle finit par reposer la patte tout en caressant doucement le gros molosse, puis se redressa en expliquant au maître inquiet que ce n’était qu’un abcès, pas bien grave apparemment, et lui donna quelques directives. Hochant la tête tout en caressant son chien, Nathaniel la laissa parler, écoutant toutefois avec attention. Il grimaça imperceptiblement en apprenant qu’elle l’invitait à se rendre à son cabinet pour raser la patte, puis plus franchement quand elle lui sourit en expliquant qu’elle pouvait tout à fait lui faire grâce des frais de consultation. Ca, ça ne plaisait pas du tout au grand brun, qui détestait plus que tout qu’un inconnu lui offre quelque chose quand il n’avait pas ouvertement demandé. Il bosserait plus s’il le fallait et recommencerait à travailler en tant que serveur sur ses rares heures de libre si c’était nécessaire, tant pis ! Souriant en caressant son propre chien, Azuka complimenta Fenrir tout en notant qu’elle reconnaissait là un chien bien soigné, ce qui fit sourire Nathaniel. Il ne s’imaginait plus la vie sans son gros toutou, maintenant qu’il l’avait adopté, et ne comprenait pas qu’on puisse abandonner ses animaux. Même par souci d’argent, il se savait incapable de laisser Fenrir attaché à la clôture d’un refuge ou devant la porte d’une clinique vétérinaire. Tandis qu’il caressait distraitement Fenrir, la petite chienne, Hoshi, se jeta dans la neige avant de revenir en gémissant que manger de la neige, ça fait tout bizarre aux dents. Enfin, ce fut ce que comprit Nathaniel, et tout le monde sait qu’il est particulièrement pas doué pour décrypter les phrases à double-sens, hein, alors les aboiements ! Amusé, Nathaniel reporta son attention sur la petite chienne, et plus précisément sur le gros toutou qui s’avança vers elle en jappant, se comportant avec affection envers Hoshi, avant de revenir vers Azuka. Il avança ensuite la tête vers Fenrir, le flairant avec attention, avant de passer à l’examen de l’humain du chien noir. Il dût juger que Nathaniel était un type bien, parce qu’il frotta doucement sa truffe contre la main du jeune homme qui, attendri, lui caressa doucement la tête. Amusée, Azuka le présenta comme étant Bergerac, dix-sept ans et venant lui aussi de la rue. Ah, pas cool comme vie. Avec un soupir, Nathaniel ne put s’empêcher de laisser ses pensées s’exprimer.

« Il est magnifique … Je ne comprends pas comment on peut laisser une aussi belle bête comme ça ! Je trouve ça dégueulasse d’abandonner des chiens de cette façon. Si Ambre n’avait pas trouvé Fenrir, il serait sûrement mort de froid. Elle me l’a ramené un hiver, je me souviens que je l’avais engueulée parce qu’elle a passé plusieurs heures assise devant la porte de mon appartement à grelotter en serrant le chien dans ses bras. Elle aurait pu l’amener à nos parents mais ils n’auraient jamais accepté Fenrir. C’est ça l’avantage d’avoir un frère qui a treize ans de plus que vous, j’imagine. Et encore, Eryn a deux ans de moins qu’Ambre ! »

Nathaniel sourit légèrement, songeant au fond d’écran de son portable, à savoir une photo d’Eryn qui dormait et qu’il avait pris à son insu, jugeant que sa sœur était vraiment une mini-marmotte trop adorable quand elle dormait. Oh bah oui, il a des comparaisons pourries, ça fait quoi ? >o< Il reprit, d’une voix détendue :

« Alors comme ça votre père vous a parlé de moi et de mes sœurs … C’est flatteur ! En tout cas, merci d’avoir examiné la patte de mon Fenrir, je passerai chez vous ce soir ou demain, ça dépend de l’heure à laquelle mon patron me fera commencer. C’est lourd de cumuler deux jobs, ça je peux vous le dire, même si mon deuxième est simplement d’être le garde du corps. Vous n’imaginez pas ce qu’un producteur peut être emmerdant sous prétexte qu’une fille qu’il voudrait voir habiter un quartier riche et axé pieute chez son frère désaxé et le trimballe partout où elle va ! »
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Azuka Deerdle
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MessageSujet: Re: Véto, boulot, dodo... [Nath']   Véto, boulot, dodo... [Nath'] EmptyMer 6 Oct - 22:19

Le geste, presque de recul, qu'eut Nathaniel lorsque Azuka le détailla rapidement fut vitre remarqué par la jeune femme: il avait eu l'air, un instant, d'un chien, ces animaux qui n'aiment pas qu'on les fixe. Souvent, elle voyait les chiens se dérober face aux yeux fixes d'un humain, un dominant: le regard droit et franc était, et même chez les humains, l'expression de la supériorité...Plantez votre regard dans celui d'un autre, et vous aurez moins de mal à obtenir quelque chose de lui...En tous cas, Nathaniel finit par se détendre. Fenrir, quant à lui, fut un véritable amour tandis qu'elle l'auscultait. Oh oui gros chien, t'es adorable et t'es pas con en plus! Il essaya bien de retirer un peu sa patte, mais au vu de la douleur qu'il devait subir, il était surprenant qu'il se tienne si bien. Azuka sourit pour elle-même, satisfaite de voir un chien bien élevé. Ca commençait à se faire rare ces choses là...et se faire bouffer par un chien n'est jamais une expérience sympathique.
Nathaniel commença ensuite par l'écouter attentivement mais, lorsqu'elle évoqua la nécessité de passer à son cabinet, sembla frémir...et plus encore lorsqu'elle lui annonça qu'elle pouvait, à la limite, ne pas lui faire payer la consultation. Et alors? C'était lui qui venait de lui dire qu'il ne pouvait pas dépenser trop et...oh, et puis zut. Azuka se connaissait assez pour savoir qu'elle ne serait pas vexée s'il refusait, alors, à lui de faire son choix après tout. En tous cas, cela ne dura pas trop puisque le compliment de la vétérinaire sur son chien rendit au punk le sourire. Hoshi, déboulant vers eux à fond les bananes en couinant que la neige c'est froid dans les dents, leur fit ensuite une sorte de diversion, et elle regarda son vieux Bergerac qui, après avoir salué Nathaniel à sa façon, revenait près d'elle, vigilant gardien et ami complice. Bergerac...il savait tout d'elle. Après dix sept ans de vie commune, il avait appris à distinguer les humeurs de la jeune femme et faisait le pitre quand elle était triste, ou bien gambadait autour d'elle pour jouer lorsqu'elle était d'humeur exubérante...Et si ça n'allait pas, nul mieux que son vieux chien ne savait la réconforter, venir vers elle et poser son museau sur sa cuisse, sans bouger, attentif et doux, un gros nounours au poil ras. Bergerac...quelquefois, en le regardant aller, elle sentait une angoisse lui étreindre la poitrine. Elle savait que son chien ne vivrait plus si longtemps, trois ans tout au plus...vingt ans était un maximum pour ce gabarit d'animal, mais lorsqu'elle y pensait, cela lui mettait le coeur en bataille. Dix-sept ans maintenant qu'elle vivait avec lui, il avait tout connu d'elle, ses révoltes d'adolescente, sa passion pour un métier futur, ses amis et ses amours, qu'elle lui contait dans la demi pénombre d'une soirée, son père et sa mère, sa mère qui lui manquait tant et qu'elle regrettait de n'avoir pas connu, ses misères avec Céline...Témoin d'une époque si importante, celle où l'on se construit, il avait été tour à tour confident, compagnon de jeux ou défenseur...Azuka peinait à imaginer sa vie sans son chien, son vieux copain. Et pourtant, un jour, il ne se réveillerait pas, ou bien...ce serait elle qui devrait le piquer. Enfoncer une aiguille et injecter le produit létal dans le coeur de ce chien qu'elle aimait tant, son vieux chien...Elle n'aimait pas les euthanasies, qui peut aimer cela? Jamais elle ne mettait fin aux jours d'un vieil animal sans un soupir, un petit mot, "Pardon", murmuré d'un ton désolé...mais si en plus c'était le sien...Azuka balaya ces pensées noires et revint au moment présent. Bergerac vivait et vivrait encore, et elle aussi ferait bien de vivre dans le présent au lieu d'anticiper.

Nathaniel avait repris la parole, exprimant son désarroi, sa révolte de voir que de si belles bêtes étaient abandonnées dans la rue. Azuka hocha la tête. Ca avait été un abandon pour son chien, pas de doute. Il avait, lorsqu'elle l'avait retrouvé, la marque d'un collier autour du cou, sans le collier...mais qui avait bien pu abandonner une si belle bête, se demanda-t-elle en écho à la question de Nathaniel?
Puis lui répondit:

"Moi non plus, je n'arrive pas à comprendre ça...il m'est arrivé plus d'une fois de trouver un chien attaché à la porte de ma clinique, en règle générale j'arrivais à le placer...Le dernier abandon c'était un chat, un bébé Maine Coon, une bête de bonne race aussi apparemment, dans un carton, en plein hiver elle aussi, devant la porte, pour changer. Je ne sais pas d'où venait le chat -je l'ai gardé, elle s'appelle Sekhmet maintenant-, mais si j'avais su qui avait abandonné cet animal, il m'aurait entendue...et pas qu'un peu."


Nathaniel recommença à parler de Fenrir et Azuka l'écouta avant de sourire:

"Effectivement, vous avez des soeurs bien jeunes..."

Il y avait un brin de mélancolie dans sa voix douce. Elle aurait tant aimé avoir un frère ou une soeur...Mais bon, le hasard en avait décidé autrement et même son demi-frère, elle l'avait appris, était mort, alors...Elle reprit soudain:

"Eryn, ça me dit quelque chose...votre soeur ne serait pas mannequin? Une cliente a passé une consultation entière à me parler d'elle...c'est à dire que pendant que j'essayais de vacciner son chat, elle me collait des coupures de journaux sous le nez. Au bout d'un moment ça agace..."


Azuka rit doucement puis laissa s'écouler le silence.
Hoshi, remise de sa dure rencontre avec la neige, était repartie comme une balle en constatant que Fenrir boitait. On joue pas avec un éclopé, n'est ce pas? Evidemment, l'andouille à poils alla chercher un caniche un peu plus loin, un de ceux que les gens "biens" avaient rappelé à leur pied en voyant débouler Nathaniel et son gros Fenrir. Fenrir qui était plutôt un gentil chien, songea Azu-chan. Puis elle vit que Hoshi avait commencé à sauter après le caniche, ou plutôt à sauter sur les caniche, et siffla. La petite stoppa son jeu et tourna les yeux vers elle, puis envisagea de reprendre son harcèlement. Ce fut Bergerac qui régla la situation en bondissant vers le bébé et en aboyant sèchement. Hoshi, surprise mais obéissant à son dominant car plus âgé, revint la queue basse et Azuka sourit en voyant son vieux chien mener à la baguette le bébé. En attendant, la mémère propriétaire du caniche traumatisé avait encore rapproché son chien d'elle et jetait des regards hargneux à la jeune vétérinaire qui regardait venir vers elle ses deux animaux. Hoshi se roula aux pieds d'Azuka avant de repartir, boule d'énergie, enquiquiner Fenrir. La vétérinaire laissa faire, le chien loup saurait gronder pour la rappeler à l'ordre si vraiment elle dépassait les bornes. Quand à Bergerac, il se plaça à son endroit habituel, l'épaule et la tête contre la cuisse, ou plutôt la hanche de la jeune femme, affectueux Hercule poilu.
Lorsque Nathaniel reprit la parole, Azuka sourit gentiment:

"Oui, il paraît qu'elles ont mis une jolie animation dans les couloirs de l'hôpital...cela dit, il l'a raconté en riant mais...apparemment ça l'avait sacrément touché!

Pas de problème, je ne suis pas surchargée de travail et je n'ai pas de chirurgie à faire demain, en tous cas pour le moment, donc probablement pas...à part éventuellement les urgences. J'appelle ça les "urgences du lundi", celles que les propriétaires ont laissé traîner deux jours pour ne pas être obligés de se déplacer le weekend et forcément, le lundi ça devient grave...et ils déboulent paniqués."


Puis Nathaniel acheva au sujet de sa soeur et la jeune femme répondit encore:

"Non, je crois que je ne peux pas imaginer, n'ayant jamais été dans ce genre de situation...enfin, je veux dire, je n'imagine pas à quel point il peut l'être sur ce sujet, parce que dans le genre emmerdant, j'ai quelques monuments aussi dans ma clientèle..."
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Isis E. Shredder
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MessageSujet: Re: Véto, boulot, dodo... [Nath']   Véto, boulot, dodo... [Nath'] EmptyJeu 7 Oct - 13:56

Lorsqu’il parla de ses deux sœurs, Nathaniel nota le sourire nostalgique de la jeune femme ainsi que la petite pointe de mélancolie dans sa voix lorsqu’elle répondit. Elle se tut quelques instants puis reprit soudain, brisant le court silence, affirmant que le nom d’Eryn lui rappelait quelque chose. Ah mon dieu, une groupie ? Pris d’un affreux soupçon – affreux, oui, parce que rien de plus irritant que de parler avec un de ces filles qui vénéraient Eryn sans la connaître – Nathaniel plissa légèrement les yeux, puis se détendit quand la vétérinaire expliqua qu’une de ses clientes avait apparemment passé une consultation entière à lui brandir des photos et des articles de presse sous le nez. Ouuh oui ça avait du être fatigant ça. Elle rit un peu, tandis que le jeune homme souriait, reprenant d’une voix amusée :

« D’un certain point de vue, j’ai de la chance. A mon boulot, les seules filles qui rappliquent veulent un joli tatouage et préfèrent baver sur mes collègues plutôt que de leur brandir des photos d’Eryn sous le nez. De toute façon, ils la connaissent, mon patron l’a déjà vue une ou deux fois et mon autre collège est un vieil ami. Elle était à peine née qu’on trainait déjà ensemble, avec deux autres potes. C’est d’ailleurs le colocataire d’un de ces potes, et j’ai failli me marier avec la dernière, pour la petite anecdote personnelle et égocentrique. »

Il lui fit un sourire, avant de reporter son attention sur la petite Hoshi qui, ayant apparemment compris que Fenrir boitait, fonça vers le caniche d’une des bourgeoises qui avaient rappelés leurs animaux à l’arrivée du jeune homme. Voyant la jeune husky japper gaiement sur le caniche qui tira comme un malade en aboyant férocement – ou pas – sur la chienne pour la faire dégager, et tout cela sous le regard choqué de la femme, Nathaniel ne put retenir un sourire moqueur. Déjà, avec Fenrir, ça arrivait plus rarement, parce qu’il suffisait que les gens voient le gros chien pour qu’ils rappellent leurs bestioles à poils, et aussi parce que le chien-loup obéissait parfaitement à son maître et se fichait pas mal des autres chiens. Azuka siffla la jeune Hoshi, qui s’arrêta, la regarda, puis se remit à sauter derrière – ou plutôt sur – le pauvre caniche qui se mit à japper d’un air affolé. Encore plus quand Bergerac bondit en avant en aboyant une seule fois, mais avec assez de force et d’autorité pour que la jeune revienne immédiatement la queue entre les jambes. Voyant la femme se baisser pour attraper son chien dans ses bras et s’éloigner vivement tout en jetant des regards noirs et choqués à Azuka, Nathaniel ne put retenir un petit éclat de rire méprisant, tout en secouant la tête d’un air ébahi. Pendant ce temps, Hoshi se roula à nouveau dans la neige et sur les pieds de la vétérinaire, oui, aussi, avant de se relever d’un bond et de foncer vers Fenrir qui jeta un regard implorant à Nathaniel, ce dernier esquissant un léger sourire. Bah quoi, je t’ai pas dit de rester là, moi, tu peux foncer ! Lui murmurant un ‘allez’ autorisant le gros toutou à partir jouer avec Hoshi, Nathaniel lui fit un léger geste de la main pour appuyer ses paroles et sourit encore plus en voyant le gros chien s’avancer vers la petite chienne husky, battant de la queue tout en prenant garde à ne pas poser sa patte blessée sur le sol. Amusé, il reprit en parlant de sa sœur, du père d’Azuka et de son travail de garde du corps. Ah, ce que ça pouvait le gaver, à la longue, toutes ces remarques méprisantes sur son look et sa condition ! On est comme on est, c’est notre droit, non mais ! La vétérinaire sourit gentiment en répondant, souriant que les sœurs Withmore avaient apparemment mis une sacré pagaille dans les couloirs de l’hôpital. Bah oui, que voulez-vous, ça urge d’aller engueuler son frère, hein, surtout quand il a le bide balafré depuis. Elle continua en acquiesçant lorsqu’il demanda si le lendemain, ça allait, et plaisanta sur ce qu’elle appelait les ‘urgences du lundi’, tirant un sourire au désaxé, pourtant pas connu pour son caractère enjoué qu’il cachait bien, en général. Bah oui, ça casse tout si les gens savent que vous êtes une grosse peluche parfois appelée ‘nounours’ par ses sœurs. Tandis qu’il continuait en parlant d’Eryn et surtout de ce boulet de producteur, d’ailleurs, la jeune femme sourit en expliquant qu’elle aussi avait quelques spécimens monumentaux de boulets et d’emmerdeurs comme clients. Oh cool, elle compatissait ! Allez mademoiselle la vétérinaire, on va se faire des banderoles ‘morts aux boulets emmerdeurs !’ et les badges, userbars et tee-shirts qui vont avec ! Avec un grand sourire, Nathaniel répondit :

« Et bien, c’est chaque jour des tas de lettres avec des propositions d’appartements luxueux dans des quartiers chics et axés, et bien entendu, ils ont longtemps essayé de refiler un autre garde du corps à Eryn, qui les a bien emmerdé en hurlant que s’ils ne me toléraient pas, ils ne la toléraient pas et qu’alors, elle n’avait qu’à se barrer. Quelques journalistes ont cru que c’était un bon point pour la descendre dans leurs articles et l’ont comparée à une gosse capricieuse qui ne va pas se séparer de son papa, mais ils se sont heurtés à une de ses amies qui a répondu très joliment qu’elle au moins, elle ne s’arrêtait pas à la condition des autres, et cetera et cetera. Enfin bref. J’ai l’impression qu’Hoshi et Fenrir sont assez excités … Et si on marchait ? Au moins ça les ferait bouger un peu et … »

Il allait ouvrir ajouter quelque chose quand soudain ! (oh oui ça fait classe ce point d’exclamation *__*), quand soudain donc, le portable du jeune homme se mit à sonner, signalant qu’il recevait un sms. Allons bon, mon cher Watson, qui donc peut me déranger tandis que je converse allègrement avec une gente damoiselle !? è_é Dégageant une épaule de son sac, le grand brun ouvrit la petite poche latérale pour en sortir son téléphone, un Samsung noir coulissant et tout simple, sans aucun de ces trucs totalement inutile tels qu’un immense écran tactile. Quoi, c’est pas la mode ? Mais on s’en fout, je vous rappelle que vous parlez à un punk qui se ballade avec un tee-shirt où il y a écrit des conneries, hein ! Faisant coulisser son portable, donc, il eut juste le temps de voir le nom d’Ambre avant que … ZBAAAAAM. Hoshi se ramassa la gueule dans les jambes du grand garçon qui trébucha en avant, se rétablit d’extrême justesse et lâcha le téléphone qui tomba aux pieds d’Azuka, coon ça. Se retournant tout en s’accroupissant pour récupérer le petit engin, Nathaniel avisa Fenrir, qui se tenait juste derrière Hoshi. Ah d’accord, c’est toi, sale traître, qui me l’a envoyée dans les pattes ? Soupirant, Nathaniel se mit à l’engueuler d’une voix gardant tout son calme.

« Fenrir, t’es un sale méchant, va. »

Ouh mais il respire la fureur, notre grand punk qui joue à l’aveugle et tente de trouver son portable dns la neige avant qu’il ne meure de froid !
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MessageSujet: Re: Véto, boulot, dodo... [Nath']   Véto, boulot, dodo... [Nath'] EmptyVen 8 Oct - 17:25

Azuka ne savait pas vraiment ce qu'elle avait dit pour parvenir à ce but, mais Nathaniel s'était visiblement détendu. Avait rentré les griffes, en somme...encore que, il était globalement plutôt amical, Désaxé ou pas, cet homme. Voilà qui confortait encore Azuka dans l'attitude qu'elle avait face aux Désaxés: sans préjugés au sujet de leur statut. Une bonne moitié de ses clients étaient des Désaxés puisqu'elle était une des rares vétérinaires de la ville à accepter de les prendre en consultation sans pratiquer des prix prohibitifs, et certains d'entre eux étaient même des clients fidèles, qu'elle connaissait depuis sept ans et avec lesquels elle discutait volontiers tout en auscultant l'animal. D'autre part...en règle générale, c'étaient eux les moins emmerdants. Eux qui déboulaient demander son avis au vétérinaire pour chaque chose au lieu d'aller voir sur Internet ou de demander au pharmacien -il est où le diplôme vétérinaire du pharmacien, hein?- et arrivaient ensuite en gueulant parce que, forcément, le chien allait encore plus mal, comme le faisaient la plupart des gens un tant soit peu "érudits". Enfin, érudits c'était vite dit, car Azuka passait la moitié de son temps à expliquer aux gens le système de la hiérarchie chez les chiens, ou le fonctionnement du parasitisme...alors que les types lui citaient de grands psychologues et bla et bla et bla...Tiens, maintenant qu'elle y pensait, la moitié de ses clients Axés avaient, pour leur chien, une ribambelle de soigneurs divers et variés. Nutritionniste, éducateur, comportementaliste, dog-sitter voire psychologue -si!!- se relayant au chevet de toutou chéri qui voulait juste qu'on lui fiche la paix...et qui à force de se croire roi en son domaine, dominant, devenait dangereux. Nathaniel reprit alors en expliquant en quoi il avait de la chance: ses clientes venaient uniquement pour un tatouage et avaient plutôt tendance à baver sur les tatoueurs...Azuka sourit. Tiens, il était tatoueur? Un métier intéressant, certainement...mais où il devait avoir sa part d'emmerdeurs. Baver sur les tatoueurs, ben tiens...Cela lui rappelait un client, un type entre deux âges qui avait voulu essayer de la séduire...sauf que le jour où il s'était fait plus pressant, elle l'avait proprement éconduit et lui avait expliqué où se trouvait la porte. D'autres bien sûr déboulaient sur leur trente-et-un ou tentaient de faire de l'humour, des compliments, mais la jeune vétérinaire n'avait aucune envie de mettre la main dans ce genre d'engrenage. D'autant plus qu'un client...ça ne faisait probablement pas un bon amant! Hrrrm, elle s'égarait là.

Lorsque Hoshi revint la queue basse vers sa maîtresse, la bourgeoise qui avait rappelé son chien au pied attrapa l'infortuné caniche dans ses bras grassouillets en jetant un regard noir à Azuka et à la petite husky. Ben voyons vas-y, flingue lui le dos à ton clébard à le porter comme un sac à patates... songea amèrement Azuka lorsque la femme s'éloigna, d'un air choqué, sa grosse barrique de caniche obèse dans les bras. A côté d'elle, Nathaniel éclata d'un rire méprisant, et elle se retourna vers lui pour le voir secouer la tête d'un air ébahi, reflet du regard à la fois incrédule et railleur de la jeune femme qui, lorsqu'elle posa de nouveau ses yeux sur la bourgeoise, les haussa jusqu'au ciel.
Hoshi revint se rouler sur les bottes d'Azuka, les couvrant de neige et d'eau, puis repartit vers Fenrir qui jeta un regard implorant à son maître, et la jeune vétérinaire sourit en voyant le grand mâle accepter volontiers l'invitation du bébé et partir gambader avec la petite surexcitée. Ouh les mecs c'est trooop cool, regardez, je joue avec un grand! Bergerac, retrouvant la pêche, partit à son tour à fond de train, la queue battante, pour bondir avec les deux autres. Ce gros Bergerac...Les chiens d'Azuka avaient peu d'occasion de rencontrer leurs congénères, tout simplement parce que la carrure, solide, du dogue allemand terrorisait les promeneurs et que tous rappelaient leurs caniches ou leurs chihuahuas, leurs rottweilers et leurs labradors à leur pied. Rien d'étonnant à ce que Hoshi soit si excitée...et puis si elle dépassait les bornes, nul doute que les deux adultes le lui feraient clairement comprendre. Les chiens adultes ont une certaine autorité sur leurs congénères jeunes, et un simple grondement, accompagné si besoin est d'une manifestation de dominance, patte sur les épaules du jeune, bousculade, suffisaient généralement à remettre à sa place le petit impudent...et à lui apprendre les règles de la société canine.
Nathaniel reprit alors la parole, tandis qu'Azuka détournait ses yeux noirs des trois canidés, et commença à lui expliquer en quoi, un producteur qui veut que sa mannequin couche dans un appartement huppé, c'est emmerdant...des lettres chaque jour mentionnant de beaux et grands appartements, mais c'était presque du harcèlement...L'entêtement de certaines personnes est assez amusant à voir quelquefois, et Azuka esquissa un sourire avec une pointe de compassion. Puis Nathaniel ajouta qu'ils avaient même essayé de changer Eryn de garde du corps, Eryn qui apparemment n'avait eu aucun humour, et la vétérinaire admira silencieusement le coup de gueule que relata l'homme. Elle aussi, elle aurait fait pareil si on lui avait cherché noise sur ce genre de sujet...
Lorsque Nathaniel lui proposa de marcher, elle acquiesça bien volontiers et se mit à avancer dans la neige, qui craquait sur leurs pas. Du coin de l'oeil, Azuka vit débouler Bergerac, qui avait bien vu que sa maîtresse bougeait sans lui, quelle vilaine fille, Fenrir, et bien sûr Hoshi, à fond de train, suivant l'allure des grands et même les dépassant pour revenir vers eux, queue battante, langue pendante et regard brillant. Oh oui, la réputation de chien énergique des husky n'était pas usurpée, et Azuka ne regrettait pas d'avoir récupéré ce bébé là, intelligent, vif et affectueux.
Un portable, soudainement, sonna. Réflexe idiot et typique des humains possédant un téléphone, Azuka plongea la main dans sa poche et...Nan, c'était pas le sien. D'ailleurs, la sonnerie n'était pas la même puisque celui de la vétérinaire se mettait à chanter quand il sonnait, à fredonner plus ou moins fort Un Autre Monde de Téléphone. Eh ouais, on ne se refait pas et...et merde, Téléphone c'est très bien d'abord. De toute manière Azuka n'écoutait pas que ça mais, euh, elle était très rock quand même, bien qu'elle ne le montrât pas ouvertement. En attendant, c'était le portable de Nathaniel qui avait sonné et elle le vit le sortir, un modèle tout simple, coulissant -le sien était à clapet-, le genre à toute épreuve. Sans savoir pourquoi elle en conçut une sympathie pour lui, enfin un type qui n'exhibait pas un portable dernier cri, tactiiile et tout et tout, juste parce que c'était la mode. Ces machins là, ça sert à rien, ça téléphone même plus en plus.
Sauf que...Un husky courait autour d'eux. Hoshi vint se jeter, se crasher dans les jambes de Nathaniel. Azuka la vit arriver, haletante, le regard vif, avec l'expression du chien qui galope comme une balle et ne peut pas freiner. May Day, May Day, Houston on a un problème et tout ça...Et SBAM. Evidemment Hoshi se ramassa la tronche dans les jambes de Nathaniel sous le nez d'Azuka, qui avait à peine eu le temps d'ouvrir la bouche pour prévenir le punk...A voir c'était vachement beau. Nathaniel s'effondra vers l'avant, lentement, en ouvrant par réflexe les mains pour amortir sa chute, et alla manger la neige glacée. En le voyant planté par terre de tout son long, Azuka esquissa une grimace. Oooh, en tee-shirt ça devait être un brin désagréable hein.
Nathaniel se releva vite et enguirlanda Fenrir, ce qui tira un petit sourire à Azuka qui siffla Hoshi avant de s'accroupir face à Nathaniel pour l'opération Sauvez le Téléphone.

"Un petit coup de main?
...Hoshi, ici."


La petite chienne vint se poser à côté de sa maîtresse d'un air piteux, puis commença à essayer de lécher la joue de la vétérinaire et Azuka soupira en réprimandant le bébé:

"Punaise, Hoshi, je crois que t'en as assez fait pour la journée là."

Le chiot gémit, puis d'un coup bondit devant Azuka et plongea le nez dans la neige, grattant avec ses pattes, en d'autres termes en foutant partout et empêchant la véto de voir ce qu'elle faisait.
Râlant contre la petite, Azuka tenta de l'écarter et s'arrêta net, étonnée. Hoshi, redressée face à sa maîtresse, tenait entre ses crocs le téléphone. Azuka, qui était encore en train de protester, aperçut le petit appareil dans la gueule de sa chienne:

"Non mais franchement Hoshi, tu exagè...
Qu'est ce que tu tiens?
...
Oh là là Hoshi, t'es toute pardonnée là, va. Allez, donne ça maintenant, brave fille."


Lorsque Azuka eut pris le téléphone, Hoshi se mit à japper et à bondir, persuadée que sa maîtresse allait lui lancer cette balle si étrange. Azuka, au contraire, sécha plus ou moins le petit appareil en le frottant rapidement contre son manteau puis le tendit à Nathaniel:

"Bon, eh bien voilà. J'espère qu'il fonctionne encore...remarquez, c'est solide ces machins là, pas comme les appareils avec un énorme écran et tactiles, qui claquent à la première goutte de pluie."
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