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 Hey, wait ! I've got a new complain. [EGP. <3]

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Gabriel Bowen
Gabriel Bowen

Hey, wait ! I've got a new complain. [EGP. <3] _
MessageSujet: Hey, wait ! I've got a new complain. [EGP. <3]   Hey, wait ! I've got a new complain. [EGP. <3] EmptyDim 17 Oct - 1:01

« Et merde. Fais chier. »

Gabriel regarda avec consternation l’état de délabrement avancé de son appartement – ou plutôt de l’appartement qu’il squattait depuis dieu sait quand. Un soupir abattu passa ses lèvres, tandis qu’il s’étirait. La nuit avait été assez mouvementée : à vrai dire, il s’était engueulé avec une bande de zonards qui lui avaient fait la peau. Entendez qu’il avait fais leur sort à deux d’entre eux mais que les quatre autres avaient eu raison de sa force surhumaine à la Superman. Et il s’était réveillé le lendemain dans une ruelle sombre et sordide, des bleus et des plaies un peu partout sur le corps, et une longue estafilade faite au couteau le long de la mâchoire. Ses grands yeux verts étaient cernés, et sa peau exsangue. Avec tout cela, le jeune homme ressemblait plus à un drogué en fin de vie qu’à un honnête désaxé – autant qu’un désaxé peut l’être – qui flâne et fume toute la journée. Donc, le matin même, il s’était trainé jusqu’à chez lui et avait sombré tel une masse sur le canapé défoncé qui lui servait de lit. Ce qui le mettait par-dessus tout de mauvaise humeur était la perte de son chapeau préféré – à peu près le dernier vestige de sa vie de riche héritier axé qui lui restait. En jurant dans sa barbe, Gabriel partit dans la vieille sale de bain pour admirer ses multiples blessures et maudire sur quatre-vingt-dix-neuf générations les gars qui lui avaient fait ça. Oui, sur quatre-vingt-dix-neuf générations. Ne demandez pas pourquoi pas sur cent, lui-même n’en avait aucune idée.

Après s’être longtemps admiré dans la glace, Gabriel prit l’initiative de descendre dans la rue – ouh, le délinquant scolaire ! – pour fumer sa clope matinale en écoutant Kurt Cobain gueuler tel un hystérique dans son micro. N’empêche que Nirvana ça gère. Bref, une fois dans la venelle, ladite cigarette allumée et en bouche, le jeune homme traina les pieds tel un mort vivant jusqu’au café du coin – le seul assez hygiénique pour ne pas empoisonner ses clients à coup de cafards dans la vodka. Il s’assit d’un air blasé à la table de poker et attendit la venue des accros du jeu pour leur soutirer quelques euros des poches, histoire de pouvoir bouffer ce jour-là. Bah ouais, quand on n’a pas les moyens, on essaie de gagner du pognon avec classe. Ce fut quelques dizaines de minutes après son arrivée que lesdits personnages firent leur apparition et se dirigèrent d’un pas tremblant vers la table.

Deux heures et cinq cent vingt-sept euros gagnés plus tard, Gabriel courait dans la rue en sens inverse, un grand sourire aux lèvres ; il avait roulé les joueurs en bluffant – encore une fois. Et ils étaient tous tombés dans le panneau – encore une fois. Cette bande d’ahuris étaient restés tremblants de peur et mouillant leur pantalon à la propreté douteuse devant l’audace du jeune homme. Et bien sûr, aucun de ces petits papis à sa mamie n’avait osé parier plus que de raison. Alors encore une fois, c’était Gabriel qui avait remporté la mise, à sa plus grande joie. Au bout de quelques rues, il avait semé les vieillards qui l’avaient pris en chasse et n’entendait plus que leurs cris bourrés de gentils noms d’oiseaux de toutes sortes s’éloigner peu à peu de lui. Il s’assit contre le mur de la petite ruelle pavée et ralluma – encore – une autre clope.

« Putain. Dieu ne m’aime pas. »

Dixit l’athée. Bah oui, c’est toujours la faute au vieux bonhomme barbu qui vit dans les nuages quand Gab n’a plus de clopes pour se pourrir à fond les poumons. Il soupira, exaspéré. En se relevant, le bruit des billets se froissants dans sa poche se rappela à son bon souvenir le joli pactole qu’il avait gagné quelques minutes plus tôt. Aussitôt, toute médisance contre son bienfaiteur aux cheveux blancs disparu de sa bouche et de sa tête et ce fut d’un pas plus que pressé que le jeune homme se dirigea vers les boutiques du vieux centre ville. Oh yeah, des clopes, des fringues et de la bouffe. C’est la belle vie, dites-moi.

Bon. Veste en cuir ou jean ? Dilemme irrésoluble. Bah, les deux, quelle question ! Et un nouveau chapeau, ainsi qu’une bague articulée. Et deux packs de vingt paquets clopes, pour faire la semaine ou le mois, en fonction des revenus des jours prochains. Bah quoi ? Drogué à la clope, c’est toujours mieux que drogué tout court. D’ailleurs, Alex lui avait proposé d’aller tester l’héro de son nouveau dealer avec lui, ce soir. Il avait hésité et avait reporté sa réponse, le manque de moyens aidant. Mais bon … Avec une centaine d’euros restants, pourquoi pas ? Oublier ses emmerdes quelques instants ne pourrait lui faire que du bien. Oui, c’était plus que certain. Et puis, ça n’était pas une seule petite consommation qui allait le rendre dépendant, non ?
Gabriel était étendu sur le lit glacé. Ses yeux émeraude restaient vagues, regardant au loin. Il ne voyait pas le mur sale et sordide, il ne voyait plus rien. Sa bouche était ouverte, sa respiration saccadée. Il était comme fasciné, comme attiré. De la sueur coulait le long de sa nuque ; cela ne provoquait strictement aucune réaction. Il était ailleurs. Dans un autre monde. Dans un endroit idéal qui n’appartenait qu’à lui. Sa respiration se faisait de plus en plus sifflante, sa peau de plus en plus pâle.

« Eh, mec, y’a pas une merde, là ? C’est normal qu’il réagisse comme ça ? »

« Tu m’as demandé de l’héro, tu t’en souviens pas ? Je t’ai donné de la pure, je ne vends pas de la merde coupée au lactose, hein. »

« Mais merde ! Il va crever si ça continue ! Il en a prit beaucoup en plus, le con ! »

« Ah, ça, c’est plus mon problème. Il a acheté, j’ai donné la marchandise, mon rôle s’arrête là. Allez, salut mec. Ca a été un plaisir de marchander avec toi. »


Le dealer s’éloigna d’un pas affairé, comptant ses billets. Il ne faisait déjà plus attention à ses clients.

« Merde. Merde. Meeerde ! Gabriel, réveille-toi putain ! »

Alex secouait son ami d’un air affolé, le cœur battant la chamade. Et s’il crevait ? Ce serait sa faute ! Entièrement sa faute ! Sa chevelure blonde lui était collée à la nuque, et des gouttes de sueur ruisselaient le long de son dos, le faisant frissonner. Gabriel allait mourir par sa faute. Par son entière faute. Il aurait dû le savoir ! Gab venait de fumer plus de quatre clope à l’affilée et au vu de la corpulence du jeune homme, l’énorme dose d’héroïne qu’il s’était injectée allait lui être fatale. Il en était sûr, maintenant. Certain.

C’est beau.

C’est bien. J’ai pris les escaliers du paradis. Il fait doux. Il fait bon. Je me sens bien. A mon aise. Plus que depuis bien longtemps. Je vais dormir maintenant … Oui … Je vais dormir …

Des formes. Des gestes affolés.

Il fait froid, tout à coup. Une horrible sensation. Un horrible mal de tête, à en faire se retourner les morts. Qu’est-ce qui m’arrive ? Qu’est-ce qui m’arrive ? Je meurs ? C’est ça, je meurs ? A moins que ce soit … Non …

Je vais mourir !

Je vais mourir !


Gabriel ouvrit les yeux, affolé. Sa respiration était folle. Il essaya de se relever, sans succès. Ses bras semblaient fais en mousse tant ils étaient faibles et mous. Alex le releva rapidement et l’adossa contre le mur du lit.

« Putain Gabriel ! Tu ne reprend jamais, plus jamais de l’héroïne ! »

Un sourire soulagé apparut sur les lèvres d’Alex et sur celles de Gabriel. Il était faible, malade et il avait froid. Mais il était en vie, il était vivant.

Et c’était tout ce qui comptait pour l’instant.

Deux semaines plus tard.

Gabriel se promenait dans la rue. Il rentrait chez lui, maintenant. Faible, amaigri, mais assez fort pour tenir debout et marcher. Alex s’était occupé de lui, et pour le remercier Gabriel lui avait donné ce qui lui restait d’argent – car rien n’est gratuit avec Alex, même si cette fois-ci, le blond s’était vraiment inquiété pour lui. Ses muscles avaient fondus et son androgynie ressortait beaucoup plus qu’avant – il est vrai que sans les muscles et la cigarette à la bouche, ça fais moins masculin. Beaucoup moins.

Il se regardait dans le miroir.

Ses cicatrices de la nuit à tabac qu’il avait passé avaient presque totalement disparus – il ne restait plus qu’une longue estafilade blanchâtre sur sa joue qui avait remplacé la chair rouge et sanglante qu’il arborait par le passé. Son androgynie le gênait énormément. Ressembler ainsi à une demoiselle n’était pas une chose qu’il avait souhaitée. Mais il était beau. Féminin, mais beau. Ses boucles brunes lui retombaient légèrement sur les yeux – ses grands yeux couleur émeraude. Sa fine bouche – héritage de sa mère – était toujours exsangue et sèche dû à sa « crise » et sa peau d’une pâleur à en faire rougir d’envie un vampire de la mort qui tue à la Twilight, du genre Edward avec sa gueule qui dit « salut, j’ai dormi dans un sac de fariner hier soir ».

Enfin. Tout cela ne lui plaisait pas vraiment.

Et ce fut bien matinalement qu’il sortit dehors pour fumer sa cigarette du matin, en se baladant, Kurt Cobain gueulant « Hey, wait ! I’ve got a new complain ! » dans les oreilles.
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Isis E. Shredder
Isis E. Shredder

Hey, wait ! I've got a new complain. [EGP. <3] _
MessageSujet: Re: Hey, wait ! I've got a new complain. [EGP. <3]   Hey, wait ! I've got a new complain. [EGP. <3] EmptyMar 19 Oct - 11:57

« Réponds. Réponds. Bon sang mais RÉPONDS ! »

Le cri de Nathaniel fit sursauter l’homme à côté de lui. Et immédiatement, beaucoup d’actions s’enchaînèrent. Le grand brun ferma rageusement son portable, tandis que l’homme qui avait sursauté lui hurlait d’attraper … Euh, le petit flacon en verre qui venait de s’éclater la gueule par terre, déversant tout plein d’encre rouge sur le sol tout propre, juste devant la porte. Porte qui fut, bien évidemment, poussé par un homme qui discutait avec un autre et ne regardait pas devant lui. Et se ramassa la gueule à son tour. Immédiatement, le patron de Nathaniel bondit sur ses pieds et se planta devant son collègue en lui braillant d’arrêter de gueuler sans prévenir, et que voilà, il allait aller chercher des recharges d’encre rouge parce qu’ils n’en avaient plus. Répondant du tac au tac à son patron de se calmer, le grand brun se leva, attrapa sa veste, siffla son chien – un gros molosse qui ronflait paisiblement devant la caisse – et sortit en gueulant qu’il prenait sa journée. Quelle belle entente dans cette petite boutique, vraiment, l’amour qui liait Nathaniel et son patron était perceptible au plus haut point. Mmh, non, oubliez, la vile marmotte qui était pénard à la maison pendant que son frère et petit ami se faisait engueuler pourrait me bouder, vous comprenez. Vile marmotte que, pour une fois, Nathaniel n’essayait pas de joindre, non. Aujourd’hui, il essayait tout simplement d’avoir son ami et collègue Kevin, pour lui demander s’il pouvait lui garder Fenrir le temps qu’il aille acheter un truc dans un magasin qui refusait l’entrée aux chiens. Bien entendu, le grand brun aurait tout simplement pu ramener la bête chez lui, mais il avait peur de manquer de temps, le magasin étant de l’autre côté de la ville, tandis que Kevin habitait plus près. Le problème étant que ni Jeff, ni Kevin ne répondaient, Nathaniel se retrouvait avec son chien sur les bras, et il refusait de le laisser au salon de tatouage ou devant la porte du magasin. Question, donc, que pouvait bien faire le grand et beau Nathaniel pour ne pas abandonner son clébard adoré ? La solution venait d’être donnée par le patron, vu que maintenant, il était en congé et il pouvait prendre tout son temps pour aller chercher ce qu’il voulait. Se barrant en gueulant, conscient que son patron et lui aurait tout oublié dès le lendemain matin, Nathaniel se dirigea immédiatement vers sa maison, remontant chez lui en à peine vingt minutes. Eryn dormant encore, il lui laissa un petit mot et un gros chien, avant de redescendre tout en abandonnant sa veste sur le canapé – bah ouais, vous savez, en janvier, il fait tellement chaud ! – et de foncer vers le magasin tout en évitant de se viander sur la glace, parce qu’en tee-shirt, ça fait un peu froid aux bras, en fait. Marchant à grands pas, il finit par arriver au magasin. Et puis son regard croisa celui d’un jeune homme – un beau jeune homme, un peu efféminé, mais qui glaça immédiatement le grand brun.

Dès l’instant où Nathaniel le vit, il sut que cet homme était un drogué.
Il y avait cette pâleur, ce teint exsangue – cette blancheur presque terrifiante ; il y avait aussi ce regard un peu perdu, bien que lucide et vif – ces pupilles un peu trop petites et ces iris trop fixes ; à cela s’ajoutait le léger tremblement – presque imperceptible – qui s’était emparé des membres de l’homme ; et il y avait une foule d’autres détails, tant que Nathaniel ne les discernait qu’à peine. Il ne put continuer à avancer. Ses bras se mirent à trembler imperceptiblement. Il ne se souvenait que trop bien des quelques fois où, accompagnant Jeff dans ses achats de drogue, il avait vu des hommes comme ce jeune-là se tordre de douleur au sol, cachés dans l’ombre, en gémissant sourdement, trempés de sueur et agonisant pour leur plus grand plaisir. Il ne comprenait pas comment ces gens pouvaient éprouver un tel bonheur à se pourrir la santé, bien qu’il n’aille pas jusqu’à dire à Jeff d’arrêter. Le grand blond était libre de faire ce qu’il voulait ; ce n’était pas à son ami de le contredire, n’est-ce pas ?
Jeff. Ah lala, mais qu’est-ce qu’il venait foutre dans ses pensées, celui-là ? Parce que penser à Jeff, c’était penser aux enfants de désaxés. Penser aux enfants de désaxés, c’était penser à Eryn. Penser à Eryn, c’était penser qu’elle était malheureuse. Penser qu’elle était malheureuse, c’était se faire du mal. Se faire du mal, c’était en faire à Eryn. Faire du mal à Eryn, c’était mal. Très mal.

Avec un soupir, Nathaniel se plaça à côté du jeune homme, sortant une cigarette et l’allumant, sans prendre garde à l’avis du type. Eh, il se mettait là s’il voulait, point barre.

« Tu fumes quoi ? »

Ouuh la question implicite et bourrée de sous-entendus ! Comme, par exemple, « ça se voit trop méga hyper que t’es un drogué mon pauvre ».
Nathaniel, ou le nounours molaire le plus fin de tout Huligan.
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