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 Eryn W. • Les paroles d'honneur, c'est comme la neige, les deux fondent sous le soleil. ♪

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Dana I. Campbell
Dana I. Campbell

Eryn W. • Les paroles d'honneur, c'est comme la neige, les deux fondent sous le soleil. ♪ _
MessageSujet: Eryn W. • Les paroles d'honneur, c'est comme la neige, les deux fondent sous le soleil. ♪   Eryn W. • Les paroles d'honneur, c'est comme la neige, les deux fondent sous le soleil. ♪ EmptySam 25 Sep - 21:40


« Tout oiseau aime à s'entendre chanter. »

Eryn W. • Les paroles d'honneur, c'est comme la neige, les deux fondent sous le soleil. ♪ Avtaylorswiftflr2

CITATION •• La seule différence entre lui et moi, c'est son potentiel cognitif qui frise le bas de mes chaussures.

CREDIT •• Obsession27.
AVATAR •• Taylor Swift.


PSEUDONYME •• Eryn Eejil Withmore.
SURNOMS •• Un diminutif pour Eryn ?
AGE •• Vingt ans.
CONDITION •• Aisé.
METIER •• Top-model. On se refuse rien. :61:

TAILLE •• Un mètre soixante.
CORPULENCE •• Svelte et fine.

TICS •• Tirer une mèche de cheveux ; froncer les sourcils ; fixer le vide ; tritouiller son chapeau ; mordiller la branche de ses lunettes.
PEURS •• Voir mourir son frère ; affronter un chien ; être seule face à l'océan ; qu'on lui balance de l'eau dessus ; être serrée dans une foule.
FORCES •• Une famille unie ; la chaleur d'un foyer ; le souffle du vent ; le silence ; la musique.

CARACTERE •• Renfermée ; intelligente ; sarcastique ; cynique ; anticonformiste ; surdouée ; sympathique ; rusée ; maligne ; indépendante ; libre ; fragile ; craintive ; distante ; câline ; très méfiante ; misanthrope ; agoraphobe ; déteste le contact non désiré.


« La solidarité est une force. »

Ce qu'elle en pense ? Evitez d'aborder le sujet avec elle. Fille de désaxés, elle a été adoptée par les Withmore qui ne lui ont jamais offert d'amour. Autrefois hippie, elle prônait la discussion avec le gouvernement, avant de comprendre que si les paroles s'envolent, les actes restent. Mais loin de participer aux manifestations et d'aller tagger les murs, elle est devenue une libertaire, surtout que son frère est devenu un désaxé sans la moindre explication. Oh d'accord, il s'en fout, mais elle pas, et ne comprend pas en quel honneur un homme peut chuter plus bas que terre parce que ses actes ne plaisent pas au gouvernement actuel. Quand on l'interroge, elle ne cache pas son opinion politique, et devient froide et revêche si on tente de l'en dissuader. Les désaxés sont des hommes comme les autres, un point c'est tout.


« Les vieux péchés ont de longues ombres ... »

« Mais vous ne pouvez pas nous faire ça ! »
« Si, je le peux. C’est la loi, chère madame. »
« Mais il s’agit de notre fille ! »
« La loi est claire. Les désaxés ne peuvent pas élever des enfants. Elle sera plus heureuse avec des gens normaux qu’avec vous. »
« Rendez-moi ma fille ! Nous sommes normaux, nom de Dieu ! »

Il était une fois l’histoire d’une petite fille, née de deux parents désaxés. Qu’avaient-ils fait pour le devenir, quelle est leur identité, l’histoire l’a oublié, car c’est bien connu, ce sont les gagnants qui écrivent l’histoire. La petite demoiselle, deux jours après sa naissance, était retirée à ses géniteurs par un monsieur snob et froid du gouvernement, et malgré les supplications des parents éplorés, leur fille rejoignit directement un centre d’hébergement pour enfants de désaxés. Si elle n’y resta pas bien longtemps, elle en fut marquée à vie. En effet, dans ce centre, on se préparait à garder les gamins très longtemps, et les gens qui travaillaient là méprisaient, la plupart du temps, ces mômes de désaxés qu’il fallait réinsérer dans la société. Ils ne prenaient pas vraiment de gants avec eux, ne s’en occupaient pour ainsi dire qu’à contrecœur, bref un véritable enfer pour ceux destinés à y rester plus de quelques jours. Mais elle, qui y resta quatre mois, vécut une véritable horreur. Un bébé seul et sans défense, c’est tentant non ? Il y avait heureusement des employés un peu plus scrupuleux, qui tentaient de prendre la défense des enfants. Mais quand il y a beaucoup d’enfants, ils ne peuvent pas avoir les yeux partout, non ? C’est dans ce centre que la petite fille, enregistrée sous le nom d’Eryn, développa une crainte maladive de l’eau, crainte qui se transforma en phobie. La mettre au bain relevait du miracle tellement ses poumons étaient fournis en hurlements stridents. Finalement, elle fut adoptée quand elle eut trois mois, par une famille de riches en faillite alléchés par l’argent qu’on récoltait en ‘sauvant’ un gamin de la misère. Les Withmore, donc, adoptèrent la petite, lui donnant un nom et une identité plus que respectable. Même si, à côté de ça, ils ne s’en occupèrent pas, et la laissèrent aux côtés d’une grande sœur de deux ans, ravie d’avoir une fille de presque son âge pour jouer, et d’un grand frère de quinze ans, qui voyait l’irruption de la môme dans sa vie comme une mauvaise chose. Mh, encore lui qui allait devoir s’en occuper, et tout, hein ? Pourtant, quand le grand posa son regard peu amène sur la petite nouvelle, nul doute qu’il fut conquis. Petit animal blessé, Eryn ne parlait pas, ne bougeait pas, et regardait le monde avec un regard ayant perdu toute trace de juvénilité. Un petit animal blessé, craintif et méfiant, qui sentait d'instinct qu'il allait encore en prendre plein la gueule, et que niveau amour familial, on friserait facilement le zéro. Heureusement, il y avait Ambre, tellement contente d’avoir une petite sœur qu’elle la poupounait et jouait avec elle, et fut d’ailleurs la première à réussir à la faire sortir de son silence morose. La petite Eryn babillait et riait comme un bébé qu’elle était, à la grande joie de sa sœur carrément sous le charme de ses yeux pétillants. Nathaniel, lui, les regardait tout ému, couvant la petite dernière de son regard sombre, veillant certainement à ce qu’il ne lui arrive rien. Tout en restant sacrément distant.

« Naaaath ! »
« Huuw ? »
« Natheuuuuh ! »
« Qu’est-ce que tu dis, Eryn ? »
« Naaaaaateuuuuuuuuh ! »
« Mais ça veut dire quoi, Naaaaaaateuuuuh ? »
« NATH. Viens vider le lave-vaisselle ! »
« Nath, Nath, Nathanieeeel ! »
« … MAMAAAN ! ERYN ELLE A DIT MON PRENOM ! »
« Mais qu’est-ce que tu racontes ? Je te préviens, si c’est une excuse pour ne pas ranger la vaisselle, je … »
« Naaath ? Elle, ékiii ? »

Au bout d’une année passée chez les Withmore, Eryn avait trouvé ses marques. Si elle ne marchait toujours pas, ce qui ne semblait pas inquiéter les parents, elle enregistrait les mots aussi vite que la lumière, et entendre les adultes gueuler sur le frère en répétant maintes et maintes fois son prénom aide à le retenir. Aussi, le nom de Nathaniel fut le premier mot qu’elle prononça. Il venait d’entrer dans le salon, se dirigeant vers le pc posé sur la table, quand la miss avait pointé son doigt vers lui en prononçant habilement son prénom. Même si au début il ne comprit pas, il fut par la suite très flatté que ce soit son nom que la petite ait prononcé comme tout premier mot. Loin du traditionnel papa maman qu’on prononce au début, non, elle, ce fut Nathaniel. Puis Ambre. Puis Eryn. Papa et maman, il fallut lui apprendre, parce qu’elle refusait de le prononcer, et demandait, bornée « ékiii ? » quand des ‘parents’ entraient dans la pièce. Grandissant comme une jolie plante, elle venait, en plus, de se trouver un grand frère protecteur, trop content d’avoir une petite sœur aussi mignonne que celle-là.Agé de vingt ans, bien qu’en marge avec sa famille, Nathaniel restait s’occuper de ses deux sœurs, s’amusant à les voir jouer ensemble, d’entendre Ambre jouer à la maman protectrice et la petite Eryn rire aux éclats en obéissant sagement aux ordres de sa grande sœur, qui n’avait pourtant que deux ans de plus qu’elle. Un jour, Nathaniel vint à la maison avec une jeune fille habillée comme lui, qui eut de suite la sympathie d’Eryn. Mais pas la sympathie des parents, qui se remirent à crier, comme d’habitude, pendant qu’Eryn jouait avec Ambre sous le regard attendri de l’amie de son frère, nommée Sarah. Ah, à cet âge on est un peu jeune pour comprendre l’amour, mes enfants. Mais la petite, très au fait des choses, sentait que ce qu’il se passait entre son frère et cette fille était une chose magnifique. Aussi fut-elle horrifiée quand son frère, un beau jour, les laissa seules à la maison pour courir sur les lieux d’une manifestation, et en revenir le lendemain matin, complètement vide. Mort. Il laissa ses parents hurler, avant de grimper dans sa chambre, des larmes au fond des yeux. Eryn, bouleversée, le suivit du regard, puis ignora la télévision pour le suivre en se demandant si elle ne faisait pas une bêtise. Entrant sans frapper dans la chambre de son frère, elle fut stupéfiée de le voir pleurer.

« Nath ? »
« Laisse-moi, Eryn. S’il te plaît. »
« Nath, elle est où Sarah ? »
« Eryn, s’il te plaît, j’ai besoin d’être seul. »
« Elle est partie, c’est ça ? Elle est allée à l’hôpital. Et même si elle est toujours là, elle est partie pour toujours. Et toi tu ne l’oublieras jamais. »
« … Putain … MERDE ! Merde, pourquoi j’y étais pas, pourquoi je l’ai pas protégée … »
« Parce que nos parents t’ont demandé de t’occuper de nous et que tu leur a obéi. Et si tu y étais allé, tu serais parti aussi. Resté, et parti. Comme Sarah. »
« … »
« Tu veux que je te dise quelque chose d’important ? »
« Q … Quoi, ma belle ? »
« Moi aussi je t’aime, Nathaniel. »

La mort. Après avoir trouvé son frère dans cet état, en train de pleurer et de se lamenter comme un perdu de n’avoir pas été là, Eryn avait pu placer un mot sur ce sentiment de vide. Parce qu’elle aussi, elle aimait beaucoup Sarah, et sa disparition, sa mort, lui faisait très mal. Malgré ses cinq petites années, la petite blonde avait été le soutien de son frère, en lui disant qu’elle l’aimait et qu’elle aurait été très malheureuse de le voir partir. Mourir. Après avoir chialé un bon coup sur l’épaule de sa sœur, qui pleurait tout autant il faut l’avouer, Nathaniel lui raconta tous les projets qu’ils avaient. Se marier, avoir des enfants, les aimer, se battre pour un monde meilleur. Et elle, enfant surdouée de cinq ans, l’écoutait parler sans broncher, sans l’interrompre. Ils furent rejoints par Ambre, qui remonta également le moral de son frère, et leur relation familiale prit une nouvelle tournure, forgée dans la maturité et la mort. A l’école, les problèmes de la petite recommencèrent de plus belle. Les jeunes des années supérieures s’acharnèrent sur elle à cause de son nom de famille, Withmore, faisant de la jeune blonde un souffre-douleur parfait. Elle, timide et gentille, se renferma, redevenant le petit animal blessé qu’elle avait toujours été. Le pire, dans l’histoire, c’est que ses parents ne voulaient pas la croire, murmurant un « mais oui, mais oui » du bout des lèvres quand elle leur disait que les autres enfants lui créaient des ennuis. Quand elle revint en pleurant avec un œil au beurre noir, leur réaction fut disproportionnée. Elle se fit engueuler. Et pas qu’un peu hein, une belle engueulade de derrière les fagots, comme quoi elle leur créait autant d’ennuis que son frère, et qu’elle se faisait mal toute seule pour attirer l’attention. Coup de grâce pour la petite qui se faisait persécuter à l’école. Agée d’à peine huit ans, elle ne pouvait même pas demander de l’aide au sein de sa propre famille. Ce fut en faisant demi-tour sans proférer une parole qu’elle rentra dans son frère, qui commença par s’excuser de la blessure à son œil, persuadé que c’était de sa faute, avant que sa petite sœur ne se mette à pleurer comme une madeleine en lui racontant tous ses malheurs.

« Attends, tu te fais enquiquiner par des plus grands ? »
« Si seulement ils ne faisaient que m’enquiquiner ! »
« Ils te font quoi ? Raconte-moi, puce. »
« Y en a un qui m’a frappé, et maman n’a pas voulu me croire ! Je me suis faite engueuler alors qu’on me persécute à l’école ! J’en ai marre d’être leur tête de turc, merde ! »
« Comment ils s’appellent, ceux qui t’embêtent ? »
« Je sais pas moi ! Ils arrêtent pas de dire que je ne vaux rien, et ils s’en prennent à toi en disant que j’ai qu’une lavette comme grand frère, et qu’on ferait bien de me renvoyer de là d’où je viens ! »
« … Eryn ? Dis-moi, ma belle, tu finis à quelle heure, demain ? »

Le lendemain, ce fut mémorable. Déjà, elle refusa tout net d’aller à l’école, malgré les cris et les hurlements de ses parents. Sa sœur Ambre ne réussit pas non plus à la faire changer d’avis. La petite blonde, bornée, ne voulait pas qu’on recommence à l’enquiquiner, à lui faire du mal. Ce fut, encore une fois, Nathaniel qui parvint à la faire changer d’avis, en lui disant qu’il prévoyait quelque chose de bien, mais pour que ça marche, il fallait qu’elle aille à l’école. Sinon, son plan ne tiendrait pas la route et s’effondrerait comme un château de cartes. Attirée par le sourire espiègle de son frère, Eryn accepta d’aller en cours, quitte à se faire malmener par les jeunes de son âge, et les plus vieux aussi. Elle passa une journée atroce, mais ne broncha pas, restant concentrée sur ce sourire complice qu’il lui avait échangé juste avant de repartir avec Fenrir, son gros chien, le seul chien qui ne fasse pas peur à Eryn malgré sa taille imposante. Aujourd’hui plus que les autres jours, elle en prit plein la gueule, et se demanda si c’était dans le plan de son frère. A la sortie des cours, elle sortit comme une balle de sa salle de classe, à demi en larmes, suivie par une bande de jeunes moqueurs et rieurs. Elle se fit malheureusement coincer par une bande de lycéens, prêts à pourrir en beauté ce qu’il restait de sa journée. Mais la gosse, qui en avait bouffé un peu trop, craqua et se défendit comme une lionne, crachant des insultes et des phrases cyniques à la tête de ces malabars.

« Eh, où tu vas, Withmore ? »
« Chez moi, pauvre idiot. Pousses-toi. »
« Ouais, rejoindre ta tapette de frérot, hm ? »
« Quoi que soit mon frère, lui au moins peut s’enorgueillir de ressembler à autre chose qu’un étron sorti des toilettes ! Ta mère a eu tellement pitié qu’elle a récupéré ses selles en les consacrant comme son fils ou quoi ?! »
« Mais je vais te … »
« Aïe ! Lâches-moi, tu me fais mal ! »
« Rien à foutre, tu vas t’excuser ! »

Secouée comme un poirier, Eryn aurait pu céder et s’excuser une nouvelle fois, sauf que quelque chose l’en empêcha. Un grondement mauvais, venu de derrière le garçon, qui les fit pâlir tous les deux. Brusquement, une ombre s’interposa entre le soleil et le lycéen, qui tenait toujours la petite Withmore, mais immobile comme une statue de sel. Collée contre le mur, la gosse sentait qu’elle avait pris des coups à la tête, mais était plus terrorisée par le grognement typiquement canin qu’elle entendait. Une main se posa sur l’épaule du lycéen et la serra jusqu’à ce qu’il repose la petite à terre. Puis l’homme fut soulevé de terre et plaqué contre le mur à son tour, pendant que la jeune Eryn reconnaissait avec soulagement Fenrir et Nathaniel, qui n’avait pas l’air content du tout.

« Alors c’est toi, le sous-être qui emmerde ma sœur ? »
« Mais t’es qui, toi ? »
« Moi ? Bah, la lavette, tu sais, son grand frère. Alors écoute-moi bien. Tu vas faire tourner le mot à tous les baltringues qui te tiennent lieu de potes. Je viendrai chercher ma petite sœur à l’école tous les soirs, et si elle se plaint que quelqu’un l’a enquiquiné, je retrouve ce quelqu’un et je lui fais la peau. Si elle me dit que quelqu’un l’a frappé, c’est mon chien qui vous bouffera. Vu ? »
« V … Vu, monsieur … »
« Monsieur ? Tiens, on me donne plus du lavette ? »

Après avoir bien malmené le lycéen, Nathaniel le relâcha comme une chiffe molle, et repartit avec sa petite sœur. Cette dernière, protégée par un frangin d’un mètre quatre-vingt et un gros clébard tout en muscles et en crocs, put enfin commencer une scolarité normale. On la laissa en paix, et comme il l’avait promis, il vint la chercher tous les soirs à l’école, exigeant poliment qu’elle lui raconte sa journée. Il la raccompagnait à la maison, s’occupait d’elle jusqu’à ce que les parents reviennent, et s’en allait, au grand dam de la miss, qui faisait la gueule à table, ne comprenant pas pourquoi son frangin adoré devait partir. Malgré le fait qu’Ambre lui explique patiemment, tous les soirs, qu’il s’était disputé avec leurs parents en devenant un désaxé, la blonde ne comprenait pas. Etre désaxé, c’était mauvais ? Au contraire, voir ces gens dans la rue lui faisait ressentir des élans de tristesse et de compassion, de sympathie, voire d’empathie, bien qu’elle ne le comprenne pas. Un jour, elle avait croisé le regard d’une désaxée, aussi blonde qu’elle, qui l’avait dévisagée de haut en bas avant de lui faire un sourire timide. Eryn, envoûtée, lui renvoya son sourire, intimidée également. La femme lui ressemblait. Elle était très belle, et dans l’esprit de la môme d’à peine onze ans, c’était elle en adulte. Elle aurait aimé aller la voir pour lui demander pourquoi elles se ressemblaient, et pourquoi son regard la troublait autant, quand sa mère la tira par l’épaule pour qu’elle avance. Elle ne revit plus jamais la désaxée, mais ne l’oublia pas, et de là, commença à se poser des questions. Pourquoi était-elle différente ? Pourquoi se sentait-elle en marge de la société, de sa famille ? Ayant douze ans frappés, Eryn décida un beau jour d’aller voir son frère. Un weekend, elle quitta discrètement la maison pour s’engouffrer dans le quartier punk où vivait son frangin. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est qu’elle y débarque pendant une rixe opposant deux bandes, et que son joli minois attire les louveteaux en manque de chair fraîche. La miss fit donc la chose la plus sensée de son existence. Elle prit la fuite. Mais comme elle ne connaissait pas trop le quartier, elle fut vite retrouvée et coincée par les deux mecs tous contents d’une si bonne affaire.

« Bah alors ma jolie, on s’est perdue ? »
« On peut te raccompagner, si tu veux … »
« M’approche pas. J’ai dit, m’approche pas ! »
« Sinon quoi, ma jolie ? »
« Ouh, je tremble de peur … Pas toi ? »

Les deux mecs partirent d’un rire carnassier, pendant que la pauvre gamine de douze ans regardait autour d’elle pour trouver une échappatoire. Mais au lieu d’une échappatoire quelconque, elle vit arriver trois autres types, dont un qu’elle connaissait très bien. Et même super bien, d’ailleurs.

« Hey, mate-moi celle jolie blonde ! »
« Tu nous avais pas dit que ta sœur était un petit canon, mon vieux ? »
« … Touchez pas à ma sœur, bande d’enculés. »

Nathaniel – bah oui, c’est lui, son sauveur ♥️ - était également présent dans la rixe, où il venait défendre deux de ses amis, ceux qui l’accompagnaient donc, qui avaient eu des embrouilles avec d’autres gars. Voir sa sœur aux prises avec deux bâtards vraiment louches le rendit fou, et il leur pulvérisa la tête, pendant qu’un de ses amis, un grand blondinet aux cheveux longs et à l’odeur suspecte de cigarettes plus ou moins licites s’interposait avec galanterie entre les deux hommes et la petite ado de douze ans, lui épargnant ainsi le sanglant spectacle de son frère en colère. Abandonnant ensuite ses deux amis, Nath tenta de raccompagner sa sœur, mais Eryn était enthousiasmée de tout ce qu’elle voyait. Surtout par les boutiques vendant de la musique. Bombardant son frère de questions, elle voulait vraiment tout savoir, et en avait même oublié le but originel de sa visite. Quand il la raccompagna chez les Withmore, après avoir refusé de l’héberger sinon les parents ne seraient pas contents, la jeune fille réussit à lui arracher la promesse qu’elle pourrait revenir le weekend suivant, ce à quoi il lui répondit qu’au lieu de croire en la chance, elle pourrait tout simplement le bipper, et il viendrait la chercher aussi sec. Oui, mais avec quel téléphone, mh ? A douze ans, on a pas de téléphone. Bref. Rentrée chez elle, elle se fit vertement engueuler par ses parents, comme on peut s’y attendre.

« Mais où as-tu récupéré ce … Ces horreurs ! »
« En allant voir Nath. »
« En allant où ?! »
« En allant voir Nath. Tu sais, ton fils ? »
« Oh, tu lui ressembles beaucoup trop, jeune fille ! »
« Merci du compliment. »
« Eryn, où avais-tu la tête ! Tu aurais pu te … »
« Oh, je t’en prie. Ne fais pas comme si tu t’étais inquiétée pour moi, ça me donne envie de vomir. »
« Moi je la trouve chouette sa musique ! »
« Ambre ! Tu ne vas pas t’y mettre en plus ! »

Ambre. Encore et toujours, ce fut sa sœur qui la sauva du désagrément familial et, punies dans leurs chambres, elles s’enfermèrent dans celle de l’aînée pour écouter les différentes musiques ramenées par Eryn, musiques qui avaient provoqué la déchéance de leur frère. Oui, et alors ? Aux yeux de la jeune blonde, il était encore incompréhensible que les désaxés soient traités différemment. Finalement, le weekend d’après, ce ne fut pas une miss, mais deux miss, qui se pointèrent avec leur grunge de frangin dans les quartiers mal famés. Deux miss enthousiastes, qui regardaient partout autour d’elles, sans s’émouvoir de la pauvreté dans laquelle on vivait dans ce quartier. D’un autre côté, Nath, ce frère attentionné, leur fit visiter son quartier à lui, où il vivait, avant de les faire monter chez lui pour plus de sécurité. Petit à petit, les deux demoiselles prirent l’habitude d’aller voir leur frère. Eryn, de son côté, se posait de plus en plus de questions sur ses origines. Pourquoi ses oncles et ses tantes la regardaient-ils comme une bête étrangère ? Pourquoi se sentait-elle différente de sa sœur et de son frère ? Pourquoi le visage de la désaxée lui revenait-il souvent en rêve ? Pourquoi cette désaxée inconnue lui ressemblait-t-elle tant ? Agée d’alors quinze ans, elle ne savait pas vers qui se tourner pour obtenir des réponses. Ses professeurs, qui louaient son intelligence ? Certainement pas. Ses parents ? Non, enfin ! Sa sœur aînée ? Mh, mauvais plan. Finalement, après avoir tourné la question pendant des heures, Eryn résolut que la meilleure des solutions était d’aller demander à Nathaniel. Après tout, son premier souvenir, c’était lui à quinze ans, alors il devait bien savoir, non ? Hésitante pendant une semaine, elle finit par faire péter une journée de cours – Maths, physique, chimie, sports, elle ne loupe pas grand-chose XD – pour aller voir son frère et lui parler. Elle lui passa un coup de fil pour savoir si elle pouvait passer, et une fois son accord obtenu, elle fila chez son frère, tout surpris de voir sa jolie petite sœur débarquer chez lui à huit heures trente du matin.

« Mais … Eryn, tu sèches les cours ?! »
« T’occupe. »
« Mais ma belle, c’est important les cours, pars pas en vrille comme moi ! Attends, je m’habille et je t’amène à l’école, d’accord ? »
« Nath, pourquoi je suis différente ? »

La réaction de son frère avait confirmé ce qu’elle pensait. Elle était bel et bien différente. Il avait arrêté de s’agiter pour mettre sa chaussure, et l’avait fixé en silence, avant de reposer le pied par terre.

« Qu’est-ce que tu me racontes, ma belle ? On est tous différents. Je suis différent, moi, et tu m’aimes bien, non ? »
« Oui, Nath, je t’aime. Mais pourquoi je suis différente de vous ? »
« Eryn … Comment ça, différente ? »
« Pourquoi tu ne veux pas me le dire ? »
« Parce que je ne sais pas de quoi tu parles, ma puce. »
« Alors pourquoi tu fais cette tête ? »

Son frère se rongea l’ongle du pouce en secouant la tête, puis finalement laissa tomber. On ne peut vraiment rien faire, quand on a une petite mentaliste en guise de frangine. Laissant tomber l’idée de mettre ses chaussures, il cessa de bouffer son doigt.

« Eryn, ma chérie, va t’asseoir dans le salon. Je nous prépare de quoi boire, et j’arrive. »

Exécutant sans rechigner, la petiote de quinze ans alla s’affaler dans un fauteuil du salon pendant que son frère préparait de quoi boire. Quand il revint dans le salon, il avait l’air préoccupé. Il posa tout sur la table, puis tira un fauteuil pour s’asseoir face à elle, très mal à l’aise. Elle devait avoir soulevé un problème familial très compliqué …

« A quinze ans, tu dois être assez grande pour comprendre. Surtout si c’est toi qui vient me le demander. Si tu es différente de nous, ma puce, c’est parce que … Tu n’es pas de la famille. »
« ... Quoi ? »
« Tu … Ahlala … Les Withmore t’ont adopté quand j’avais quinze ans. Par cupidité. Parce que ton adoption signifiait un beau paquet d’argent à la clé … Eryn ? »

La petite miss avait totalement décroché. Elle, une adoptée ? Pourquoi on ne lui avait jamais dit ? Et si elle n’avait pas cherché à savoir, est-ce qu’on le lui aurait dit ? Est-ce que sa vie aurait été plus sereine si elle l’avait ignoré ? Mais surtout, pourquoi ses parents l’avaient abandonné ? Posant la tasse de chocolat chaud sur la table à côté d’elle, Eryn se tassa, avant d’éclater en sanglots. Son frère fit un brusque bond pour la prendre dans ses bras, murmurant des mots qu’elle n’entendait pas.

« Eryn, ma belle, je suis désolée, on aurait du te le dire plus tôt … »
« Mais c’est qui mes parents ?! Et pourquoi ils m’ont abandonnée ?! J’étais pas assez bien pour eux, hein, c’est ça ?! »
« Arrête, dis pas ça ! Tes parents n’ont pas eu le choix ! »
« C’est faible comme excuse, ça … »
« Ils ne t’ont pas abandonnée, ma chérie. Ils sont comme moi … »
« Comme toi ? Des désaxés ? »
« Ma belle, les désaxés n’ont pas le droit d’élever des enfants … C’est interdit par la loi. »
« Mais … Mais pourquoi ?! »
« C’est un des nombreux inconvénients attachés au fait d’être un désaxé. Les enfants d’un désaxé sont envoyés dans le grand centre de la ville, en attendant d’être adoptés par une famille normale. »
« LES DESAXES SONT NORMAUX, NOM DE DIEU ! »

Adoptée. Alors la blonde qu’elle avait croisé dans la rue était sa mère ? Sa vraie mère ? Eryn avait passé la journée chez son frère, le questionnant sur la femme blonde. Mais il ne la connaissait pas. Elle le laissa appeler à son travail pour dire qu’il ne viendrait pas aujourd’hui, et passa sa journée entière cloîtrée chez son frère, à ressasser des souvenirs qui ressortaient enfin. Son bref séjour au centre, d’où venait sa peur de l’eau. Les hurlements et les insultes. Tout ce que son esprit de nourrisson avait préalablement gommé avec soin pour qu’elle puisse recommencer une nouvelle vie. Alors c’était ça ? On l’avait retirée des bras d’une famille aimante, sous le prétexte qu’elle était désaxée, pour lui faire vivre cet enfer ? Sans Nathaniel et Ambre, qui n’étaient même pas son frère et sa sœur, elle aurait pu devenir complètement folle. Tout ça pour quoi ? Pour le simple fait que ses parents biologiques sont des désaxés ? Sentant une colère profonde l’envahir peu à peu, elle décida, pour une fois, de ne plus la contrôler. Pas de partir en vrille, mais de se rebeller, quitter l’image de la gentille fille qui obéit calmement. Foi d’Eryn Withmore, elle allait pourrir la vie des connards qui l’avaient adoptée. Quand elle rentra chez elle, tard le soir, elle tint tête à ses parents et ne se rétracta pas quand ils se mirent à hurler. Non, elle hurla elle aussi, qu’ils n’étaient que de gros cons, des menteurs, des êtres froids dépourvus d’amour pour les autres, des égoïstes, des bâtards. Et quand ils hurlèrent à la fille d’aller dans sa chambre, elle gueula plus fort qu’eux qu’elle irait où elle voulait et qu’ils n’étaient pas ses parents. Brusquement réduits au silence, les Withmore regardèrent leur fille faire demi-tour et retourner directement chez Nathaniel, qui lui avait gracieusement proposé de l’héberger après qu’elle ait murmuré tout bas qu’elle ne voulait pas rentrer chez les Withmore. Il faut avouer qu’elle campa une longue semaine chez son frère, avant de retourner au domicile familial, les nerfs en pelote, ses pseudos-parents n’osant plus lui donner d’ordre puisqu’elle leur déniait toute autorité. Au collège, ses notes chutèrent, jusqu’à ce que son moral se redresse, et ses notes avec. Elle fit d’ailleurs la connaissance d’un gentil garçon, qui lui fit quelques adroites avances auxquelles elle succomba après qu’il eut vaincu sa méfiance toute nouvelle à l’égard des êtres humains. Ils sortirent ensemble pendant deux mois, jusqu’à ce qu’il apprenne qu’elle avait un grand frère désaxé, qu’elle continuait de voir et qu’elle défendait des ragots. A partir de ce moment, leur relation fut houleuse, jusqu’à ce qu’il pose la condition à laquelle, pensait-il, il l’emporterait. Eh bien, il se trompait. A la question c’est ton frère ou moi, la demoiselle toisa l’adolescent de toute sa hauteur, avec un dédain misanthropique perceptible, avant de lâcher avec froideur qu’elle préférait son frère plutôt qu’un croisement de mollusque et de jus de poubelle, et qu’avant d’embrasser une fille, pour éviter qu’elle ne tombe dans les pommes, il valait mieux se laver les dents.

« Alors tu préfères un désaxé à … Un mec ? »
« Désolée, je ne vois pas trop où tu veux en venir. Un désaxé n’est pas un homme ? Je dois avoir un faible pour les sous-êtres, et étant donné que je suis sortie avec toi, ça ne fait que se confirmer. »
« Pff, mais tu te crois intelligente à remboîter tout le monde comme ça ? »
« Indéniablement je le suis plus que toi. Mais comme de tous temps, l’intelligence a été prise comme une insulte faite à sa personne, je ne peux pas t’en vouloir si tu te sens rabaissé parce que tu es incapable de contrer la moindre de mes réparties. Quel … Homme. Viril et musclé. »

Ca, ça n’avait pas du lui plaire. Tellement pas qu’il l’avait violemment saisie par les épaules pour la plaquer contre un mur sans la moindre galanterie. Après avoir cherché ses mots, il abdiqua sous le regard moqueur de la jeune blonde qui esquissait un sourire dédaigneux. Il abdiqua, mais il lui cracha dessus, en ajoutant sous les applaudissements que c’est comme ça qu’on traitait les désaxés. Profondément vexée, la jeune blonde se contenta de s’enlever le crachat et de partir la tête haute, bien résolue à se venger, quelque soit le moyen utilisé. Plaquée violemment contre le mur, elle eut mal à la tête toute la journée, arbora une belle bosse, et rentra chez elle les nerfs en pelote, refusant de parler à Ambre pour ne pas lui gueuler dessus. Une fois de plus, elle s’engueula avec ses prétendus parents qu’elle appelait maintenant les ‘vieux’, et passa ainsi quatre jours atroces, jusqu’à ce que Nathaniel passe chez ses parents pour voir ses petites sœurs, et remarquer de suite qu’Eryn en avait gros sur la patate. Et que les vieux s’étaient encore comportés comme des ânes, niveau relation familiale. Gentiment, il lui demanda si elle avait un problème, et une fois encore, c’est vers lui qu’elle se tourna pour déballer tous ses ennuis. Le fait que son ex se foute d’elle à l’école, qu’il l’ait plaqué parce qu’elle n’avait pas honte de son frère désaxé, qu’il l’avait balancé contre un mur avant de lui cracher dessus, et qu’elle s’engueulait tous les soirs avec les vieux parce qu’ils ne voulaient même pas comprendre ça. Pas content du tout qu’on ait cherché des ennuis à sa petite sœur, le frangin s’était donc déplacé pour expliquer la vie à l’ordure lui servant d’ex petit-ami. Oh bien sûr, il n’avait pas prévu que l’ex en question avait un grand frère, contestataire, pas content d’apprendre qu’on cherchait des noises à son frangin. Et quelques jours après, Nathaniel se faisait violemment tabasser, et fut finalement laissé pour mort dans un quartier abandonné. C’est un de ses potes, qui passait par là, qui prévint les secours, affolé de voir que son ami perdait aussi rapidement son sang, et qu’il ne réagissait plus. Récupérant le téléphone de Nath, il appela les numéros d’urgence, à savoir les deux sœurs qui, apprenant que leur frangin était dans le coma, ne se dérangèrent pas outre mesure pour quitter leurs cours en plein milieu – un contrôle de maths fini depuis le début de l’heure pour Eryn – et se précipiter en gueulant à l’hosto.

« NATHANIEL ! »
« Mesdemoiselles, je vous prie de … »
« Tu crois quoi, sale connard, que tu vas nous empêcher de voir notre frère !? »
« Je ne peux pas vous laisser … »
« Oh mais bon dieu, laissez nous entrer ! »
« Mesdemoiselles je … »
« MAIS MERDE ON VEUT VOIR NATHANIEL ! »
« MESDEMOISELLES JE … »
« LAISSEZ-MOI VOIR MES SŒURS ! »
« Monsieur, s’il vous plaît, restez allongé ! »
« JE VEUX VOIR MES SŒURS BORDEL ! »
« NATHANIEEEL ! »

Ce ne fut qu’après une bonne séance de hurlements que les deux filles purent entrer dans la chambre où croupissait leur grand frère, en pleurant et en hurlant qu’il n’était qu’un pauvre débile mental de se jeter au-devant des ennuis pour rien. Nath, lui, ne rigolait pas, et ne pleurait pas non plus, se rappelant un peu trop violemment sa première défaite, la cicatrice qui zébrait son ventre, et la peur qu’il venait de causer à ses petites sœurs. Il réussit finalement à les rassurer, leur arrachant la promesse qu’il les appellerait en sortant. Par contre, il oublia de leur demander de ne pas faire des choses imprudentes pour le venger. Sans doute pensait-il que deux filles ne peuvent rien faire face à une bande de contestataires ? C’était sans connaître Eryn, fille de désaxés, mauvaise graine dans le sang, qui utilisa cet oubli à sa juste valeur. Elle en toucha deux mots à sa sœur Ambre, et deux jours après, les deux filles se pointaient au centre scolaire animées de mauvaises intentions. Braquées droit sur l’ex de la jeune blonde. Ambre, bonne joueuse, accepta de laisser à Eryn son ex copain, et s’acharna sur un autre mec, pendant que la blonde laminait son mec à grands renforts de coups de pieds. Elle finit par le prendre en traître, dans le dos, et lui cassa le poignet, avant de le balancer au sol et de lui expédier un grand coup de bottes dans les … Là où ça fait mal. Elle l’attrapa ensuite par le col pour le coller contre un mur, lui susurrant qu’elle adorerait que sa tapette de frangin vienne s’occuper de son cas, et qu’elle le boufferait comme un chat bouffe une souris. En s’amusant d’abord, en l’achevant ensuite. Le soir même, elle ne rentra pas chez elle, et alla droit au quartier punk où vivait son frère pour aller y chercher ses potes de galère. Qu’elle trouva rapidement, affalés dans un bar. C’est surtout le gentil blond galant qu’elle reconnut. Entrant dans le bar, elle ne fut pas refroidie par les sifflets et les regards inquisiteurs, et se dirigea droit vers la table, s’y asseyant sans demander leur avis à personne.

« Tu cherches de la compagnie, jolie blonde ? Tu pouvais pas mieux tomber, on … »
« Oh ta gueule, Marcus ! T’es la sœur de Nath, c’est ça ? Me souviens de toi. »
« Moi aussi, je me souviens de toi. »
« Tu veux boire quelque chose ? J’te le paye. »
« Non, je suis venue chercher les amis de mon frère pour le venger. »
« Il a fait quoi encore, ce con ? »
« Longue histoire, mais disons qu’il s’est fait tabasser par des contestataires et que … »
« KEWAAAH ?! »
« Et qu’il est à l’hosto. Donc je viens vous demander de m’aider à buter ces bâtards de pro-axés. »
« Ah bah ouais on vient. Où et quand, miss ? Tes horaires sont les nôtres. »
« Demain soir à 18h devant le centre scolaire. »
« Okay. Je te raccompagne, j’aime pas comment ils te lorgnent ces soulards. »

Le lendemain, en fait, Eryn et Ambre finissaient à quatre heures. Elles eurent donc tout le loisir de passer chez leur frère récupérer Fenrir pour le promener, et l’amener devant le centre scolaire pour l’heure du rendez-vous. A 18h pile, les contestataires étaient déjà là, ainsi que les amis de leur frère, les deux groupes se toisant en chien de faïence. Se dirigeant vers les punks désaxés, Ambre souriait comme une grosse sadique, et Eryn détachait la laisse du chien, la mettant avec indécence sur son épaule. Montrant du doigt les contestataires, Eryn dit haut et fort au joli blond au nom inconnu que c’étaient eux qui avaient envoyé frangin à l’hosto. Quand la bagarre commença, Eryn ne se gêna pas le moins du monde pour envoyer le chien à l’assaut, lui qui bavait tellement il rêvait de se jeter sur un de ceux qui avaient enquiquiné son maître. Une fois que les contestataires eurent pris une belle raclée, les deux gonzesses se firent vertement enguirlander par le principal, mais bizarrement, ça ne faisait ni chaud ni froid à la jeune blonde, qui avait appris à devenir cynique et acide en même pas une semaine. Maintenant que les gens savaient qu’elle entretenait des relations amicales avec les désaxés, on allait certainement lui foutre la paix, hm ? Le soir venu, après avoir ramené le chien, les deux filles s’engueulèrent à nouveau avec les ‘parents’, Eryn laissant Ambre gueuler à sa place, se contentant de griffonner sur son cahier à dessin la dispute du jour, plaçant quelques phrases sournoises pour appuyer les hurlements de sa sœur, au grand dam de ses parents. Et le lendemain soir, après avoir passé une journée jouissive a collège – plus personne n’osait approcher les tarées Withmore – elles allèrent voir leur frère et se firent engueuler. Oh, pas beaucoup hein XD.

« MAIS VOUS ETES MALADES BON DIEU ! VOUS AURIEZ PU Y RESTER ! »
« Non, on avait Fenrir comme garde du corps ! »
« PARCE QU’EN PLUS IL Y AVAIT LE CHIEN ?! »
« Et ton pote le blond. Gentil, ce mec. »
« ET IL Y AVAIT JEFF ?! Mais vous êtes complètement … Complètement … Je vous adooooore ! »
« Oui, mon ex aussi il m’adore. Il est à l’hosto je crois, pour problème typiquement masculins. Après avoir tapé dedans à coup de bottes, je peux confirmer, il n’en avait pas. Héhé. »
« … »
« Bah quoi ? »


Dernière édition par Dana I. Campbell le Sam 16 Avr - 11:04, édité 2 fois
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Dana I. Campbell
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Eryn W. • Les paroles d'honneur, c'est comme la neige, les deux fondent sous le soleil. ♪ _
MessageSujet: Re: Eryn W. • Les paroles d'honneur, c'est comme la neige, les deux fondent sous le soleil. ♪   Eryn W. • Les paroles d'honneur, c'est comme la neige, les deux fondent sous le soleil. ♪ EmptyJeu 30 Sep - 22:06


La suite fut un peu plus mouvementée. Eryn pensait qu’on lui foutrait une paix royale, eh bien elle se trompait. Déjà, elle se fit secouer par les profs pour avoir séché un cours et une journée de cours – pour rester au chevet de son frangin, voyons ! – mais aussi par la famille de son ex, vu que ce gros con était en fait un désaxé, ce qu’elle ignorait. La famille Withmore la couvrit de son mieux pour éviter une pression médiatique, et elle se fit à nouveau engueuler par ses prétendus parents. Ce fut d’ailleurs à ce moment-là qu’elle hurla qu’à ses dix-huit ans, elle se tirait et qu’elle les rayait de sa vie. De plus, elle obtint quatre magnifiques heures de colle en plus d’un avertissement conduite, vu qu’elle ne s’était pas contentée de sortir du cours de maths en silence, et qu’elle avait insulté son prof qui tentait de lui barrer le passage. Mais malgré tout ce qui lui tombait sur le dos, la jeune blonde se sentait enfin vivante. Une fille de désaxés qui fout la merde là où elle va, une fois de temps en temps, en fait. Malheureusement, du côté de sa sœur Ambre, cette dernière sortait et couchait avec son prof d’arts plastiques, et s’éloignait de plus en plus de sa famille, ce qui désespérait beaucoup Eryn, qui souffrait de voir l’attention de sa sœur décliner pour aller vers quelqu’un qui la manipulait. Mais la seule fois où elle avait essayé de lui dire, Ambre lui avait hurlé dessus, et la jeune fille de seize ans avait de peu échappé à une baffe en s’excusant précipitamment, ce qui n’était pourtant pas dans ses habitudes. A ses dix-huit ans pile poil, la jeune demoiselle, qui avait préparé sa valise depuis belle lurette, déménagea chez son frangin chéri avec la permission de celui-ci, et ils passèrent deux semaines de folie à retaper la pièce qu’il appelait son dépotoir, pour y faire la chambre d’Eryn. Non mais sérieusement, ils s’éclatèrent comme des malades à se balancer de la peinture sur la gueule, puis des bouts de tapisserie qui leur collait dessus et qui restait vachement compliqué à enlever une fois bien collé à la peinture fixation rapide. Bref. Le problème étant, c’est qu’ils avaient un peu dépassé le budget travaux, et qu’ils venaient d’endetter le pauvre Nath. Se sentant aussi responsable que son frère de l’état de leurs finances, elle coupa court à ses supplications en lui disant qu’elle trouverait un job à mi-temps pour l’aider à rembourser, qu’il le veuille ou non. Elle tassa donc ses cours sur le matin pour pouvoir bosser l’après-midi, conciliant comme elle le pouvait le taf de modèle photographique – qu’elle avait pu trouver grâce à son joli minois – avec sa double licence histoire/musique. Certes, elle ne pensait pas partir, plus tard, en histoire ou en musique, mais voulait concilier les deux, comme par exemple histoire de la musique, les racines musicales, des choses comme ça … Et douée d’une oreille absolue, la miss avait déjà touché à pas mal d’instruments, comme le piano familial ou la guitare électrique de son frère. Pas bien. Mais ils n’avaient toujours pas de nouvelles d’Ambre, et un soir, Nathaniel décida de lui envoyer un texto, pas vraiment poussée par la blonde, encore rancunière de la volée d’insultes qu’elle avait pris dans la gueule quelques années plus tôt. Le soir même, ils avaient rendez-vous dans un café, et l’amertume de la blondinette s’évapora comme de l’eau dans un four.

« Tu as essayé de quoi ? »
« Mais enfin, Ambre, pourquoi tu nous a pas appelés ?! »
« Je … J’sais pas. »
« Mais c’est qui ce gros con, que je lui arrache la tête ?! »
« Mon prof de dessin. »
« Et donc il est marié, ce charmant monsieur ? »
« Ouais. Il m’a dit qu’il m’aimait et qu’il plaquerait tout pour moi … J’étais qu’une histoire de cul. J’servais à rien. Alors ouais, j’ai essayé de me suicider. Si Nath m’avait pas envoyé le texto, je serai pas là à l’heure actuelle. »
« Mais tu dois venir nous parler, quand c’est comme ça ! »
« Après vous avoir lâché pendant trois ans ? »
« Mais on s’en fout, la famille c’est le plus important, Ambre ! »

Quelques mois plus tard, l’histoire était bouclée par Nath, qui avait agi en finesse – pour une fois ! – en apportant à la femme du prof de dessin les différentes photos du couple, se débrouillant pour que sa petite sœur ne passe que pour une innocente victime, et pas l’instigatrice du couple. De plus, la voiture dudit prof avait été entièrement rayée, bousillée et caillassée, par les soins de Nath et Ambre, cette dernière étant particulièrement remontée après avoir vu la Renault blanche de son prof d’arts. Eryn, pendant ce temps, bouclait studieusement son année, passa en deuxième année toujours en double licence, et cumula plus d’heures pour son travail vu que leurs économies ne remontaient pas vraiment en flèche, ce qui l’agaçait prodigieusement. Elle trouvait que son frère avait un air de plus en plus exténué au fil des jours, et s’inquiétait vraiment pour sa santé. Mais elle-même voyait la sienne, de santé, décliner lentement. Elle travaillait toute la nuit, dormait très mal, avait des cernes de malade, et devenait irascible. Elle commençait même à se dire qu’elle devrait arrêter une licence, ou même carrément la fac, pour travailler plus ou à plein temps et rembourser les dettes qui s’accumulaient. Elle ne savait pas, par contre, comment en parler à son frère. Frère qui, un jour, ne rentra pas à la maison, ce qui fit vraiment flipper la petite blonde. Elle passa la soirée à téléphoner à tous les amis de son frère pour savoir où il était, avant qu’un certain Kévin ne l’appelle pour lui dire que son frangin était à l’hôpital, et qu’il le lui ramenait. Il était alors huit heures du matin, elle avait passé la nuit entière à flipper et à gueuler contre les voisins qui voulaient dormir mais qui ne pouvaient pas à cause des appels nocturnes de la demoiselle, et qui à côté foutaient le bronx en semaine malgré ses récriminations. Quand Nath rentra chez lui, il ne se retrouva pas devant une gentille petite sœur souriante, mais face à une hystérique au bord des nerfs, qui gueula pendant une demi-heure sans qu’il ne puisse en placer une, ce qu’il n’aurait pas osé faire vu le niveau d’épuisement et d’hystérie de la petite Eryn.

« Bordel Nath, mais qu’est-ce qui t’es encore passé par la tête !? »
« Ils ont cogné Jeff. C’est suffisant comme explication, non ? »
« Mais toi aussi tu t’es fait cogner, espèce de boulet ! »
« Oui mais leur voiture est bien rayée, Ambre m’a appris l’art d’amocher les bagnoles. Et puis même, ils vont galérer à enlever ce que j’ai tagué sur leurs murs, et c’est tant pis pour leur gueule. »

Et brusquement, ce fut trop pour la pauvre petite blonde, habituée au train-train tranquille de la famille bourgeoise qu’étaient les Withmore. Déjà qu’elle galérait à harmoniser études et travail, maintenant elle avait devoir tout arrêter pour s’occuper de son frère, payer les frais d’hôpital avec son salaire de merde … Arrêtant de gueuler après son frère, elle sentit toutes ses digues céder en même temps, et se mit à pleurer. Oh, pas qu’un peu, plutôt le gros torrent de larmes, la chute du Niagara trop longtemps contenue derrière un barrage qui venait de péter d’un seul coup sous la pression. Elle s’affala comme une chiffe molle dans le canapé, à côté de son frère, n’arrivant pas à calmer sa rivière de larmes. C’est ça, les nerfs qui cèdent d’un seul coup. Nathaniel, assis à côté, était vraiment gêné de faire vivre tout ça à sa pauvre sœur.

« Nath, je veux plus que tu fasses ça. »
« T’es mignonne ma Eryn. »
« Nath, je t’aime. J’ai pas envie qu’il t’arrive quoi que ce soit à cause de tes conneries. »
« Moi aussi je t’aime, ma belle, et je serais prudent, promis. »
« Nath, si c’est encore une de ces promesses en l’air … »
« Non Eryn. Je t’aime vraiment, c’est pour ça que je te promets que je ferai pas de conneries. »

Et elle dut tout arrêter. Exit la fac, la licence, elle travaillait en trois-quarts de temps pour avoir le plus d’argent possible, tout en s’occupant de son frère. Ce fut durant cette longue période qu’il lui arriva des choses diverses et variées. D’abord, les photos d’elle prises par la petite agence où elle travaillait intéressèrent grandement une grande agence de mannequinat, qui la contacta en lui demandant de travailler pour eux, ce qu’elle accepta puisqu’elle manquait cruellement d’argent. Ensuite, son chemin croisa celui du prof d’arts plastiques d’Ambre, prof qui tenta de l’intimider en apprenant qu’elle était une Withmore, rien que pour se venger. C’était sans prévoir qu’Eryn n’était plus la gentille poupée timide qui se laisse faire, et que lassée de se voir dicter sa conduite, avait renvoyé le prof chez lui après lui avoir écrasé le plexus solaire et amoché salement le visage. Ca, elle n’en avait pas parlé à Nathaniel, pour que ce dernier n’aille pas venger inutilement sa sœur. La dernière chose, d’ailleurs, concernait Nathaniel, car plus elle s’occupait de lui et plus elle les sentait changer. Elle sentait que sa relation qu’elle entretenait avec son frère prenait une nouvelle courbe, courbe qui se teintait de nouvelles couleurs, chaudes et chatoyantes, attirantes et musicales, et qu’elle aimait le regarder dormir ou faire de la guitare. Qu’elle l’aimait, tout simplement. Mais que cela resterait son secret, parce qu’ils avaient quinze années de différence, et que Nathaniel était son grand frère, celui qui s’était occupé d’elle. Son grand frère, mais que l’amour qu’elle lui portait dépassait beaucoup trop l’amour fraternel. Et plus cette relation grandissait, plus elle se sentait mal à l’aise vis-à-vis de son frère, ne sachant pas très bien comment lui exposer la chose, mais ayant surtout peur de se retrouver face à son dégoût. Une sœur qui aime son frère qui a quinze ans de plus que lui ! Finalement, le temps passa, sans qu’Eryn n’évoque le sujet. Elle passa deux mois à s’occuper de son frère avec amour et chaleur, développant des liens fusionnels avec ce dernier, tout en continuant de se faire photographier, ce qui ne lui plaisait pas. De se faire photographier, hein. Rester trois heures immobile sur un tabouret le temps de trouver le bon angle de vue, mais quel ennui … Finalement, alors qu’elle ne s’y attendait pas, elle devint brusquement très célèbre, avec sa taille mannequin et sa frimousse d’ange tombée des cieux. Tellement qu’elle se demandait comment elle pouvait gérer ça sans se noyer dedans. La célébrité n’apportait que des ennuis, c’est bien connu. Un jour, alors qu’elle rentrait chez elle, elle sentit que la tension avait monté d’un cran et que son frère tentait de lui cacher quelque chose. Fine et persuasive, elle tenta de le convaincre de lui dire ce qui n’allait pas, et devant son déni flagrant, elle décida d’aller fouiller la chambre de son frère. Et y trouva une lettre qui lui était adressée. Allons bon, il lisait son courrier maintenant ?! S’asseyant sur le lit de son frère, elle déplia la lettre pour lire son courrier, et apprendre que l’agence pour laquelle elle bossait lui proposait un joli appartement dans les quartiers chics de la ville. Non mais de quoi je me mêle ?! Tournant la tête en entendant son frère, elle ne tenta même pas de cacher qu’elle avait fouillé sa chambre. Et trouvé ce qu’elle cherchait. Brandissant la lettre, sa voix se fit froide et cassante.

« Explications immédiates. Que fait mon courrier dans ta chambre ? »
« T’as fouillé ma chambre ?! »
« T’as lu mon courrier. »
« Eryn, je … Je vais tout t’expliquer. »
« Oh que oui, tu vas m’expliquer. Tout de suite. »
« J’ai pas envie que tu t’en ailles. On est bien tous les deux, non ? »
« De quel droit penses-tu pouvoir choisir à ma place, Nathaniel ?! »
« On vient juste de se retrouver, et puis j’aime vivre avec toi … J’ai pas envie que tu t’en ailles, j’ai pas envie de me retrouver tout seul à nouveau … »
« Et c’est plus simple de cacher la lettre que de venir m’en parler ? C’est surtout très lâche, Nathaniel. »

Entendre son frère bafouiller, le voir rougir comme un perdu était une expérience nouvelle pour Eryn, remontée à l’idée qu’il ait lu son courrier. Etait-ce la première lettre qu’il lui cachait, d’ailleurs ? Néanmoins, après sa dernière parole on ne peut plus sèche, la petite blonde s’en voulut, simplement en le voyant se renfermer et faire la gueule. Il ne prononcerait plus la moindre parole pour ne pas tomber plus bas dans l’estime de sa sœur. Brusquement radoucie, Eryn posa la lettre sur le lit et soupira bruyamment, les yeux fermés. Ahlala, c’est difficile d’être amoureuse d’un grand dadais qui tuerait pour vous protéger et qui mentirait pour vous garder près de lui. Attendrie par ce geste légèrement égoïste, quand même, Eryn attrapa la lettre une seconde fois, pour la fixer, et la déchirer proprement en plein milieu. Puis en quatre. Puis faire une petite boule avec la lettre, et balancer le tout dans la corbeille à papier de son frère. Comme ça, tout naturellement.

« J’aime pas qu’on décide à ma place. Leur baraque, ils peuvent se la garder, tiens. Moi, vivre au milieu des rupins ? Mieux vaut vivre seule que mal accompagnée. Puis je suis très bien ici, on n’a pas passé un an à rembourser les dettes pour que je me casse. Je m’en irai quand tu me ficheras dehors, mais au vu de ton attitude, je pense que ce jour n’est pas pour aujourd’hui. »

Se tournant à nouveau vers son frère, elle fut soulagée de voir qu’il souriait, visiblement content qu’elle décide de rester. S’asseyant à côté d’elle, il la prit dans ses bras, la faisant frissonner. Elle serra le poing pour ne pas rougir violemment, et au prix d’un immense travail et d’une bonne concentration, elle parvint à rester naturelle. Presque naturelle, pour son frère, qui savait décrypter ses émotions aussi facilement qu’il hackait un ordinateur.

« Dis-moi, ma belle, tu fais quelque chose, ce soir ? »
« Euh, non, pas à ma connaissance. Pourquoi ? »
« Si tu n’y vois pas d’inconvénients, j’aimerais bien qu’on sorte. Tous les deux. Parce que j’aimerais bien te montrer quelque chose. »
« Quelque chose de joli ? »
« Quelque chose de magnifique. »

Charmée par la proposition de son frère, Eryn accepta de sortir ce soir, quelque soit l’endroit où il l’emmène. Le soir venu, c’était un Nath mi anxieux mi excité qui la tirait par la main, et elle se laissait conduire, se demandant ce qu’il allait bien pouvoir lui montrer. Un coucher de soleil ? Un coin secret ? Non, il l’emmena dans un bar. Mh, et quel bar. Le genre de bar lubrique où se cachent les désaxés qui complotent contre le gouvernement, ce qu’était son frère. Elle combattit son envie violente de sortir de cet endroit lugubre, pour ne pas faire de la peine à Nath, qui devait bien l’avoir amené ici pour une chose spéciale. Se résignant à être reluquée par tous les mecs du bar, elle s’assit à une chaise, en face de son frère, qui souriait d’un air innocent. Eryn, elle, avait plutôt envie de lui coller une baffe. Au moment où elle allait vitupérer parce qu’il l’avait amené ici, son frère leva les yeux pour croiser le regard de tous ceux qui la regardaient d’un peu trop près, les faisant s’intéresser à un truc bien plus important situé au fin fond de leur verre plein. Ils furent vite rejoints par Jeff et Kévin, le blondinet semblant super heureux et n’arrêtant pas de charrier son frère, qui ne lui répondait pas. Puis finalement ses deux potes se levèrent pour monter sur l’estrade, à l’étonnement de la blonde, qui croisa le regard de Nath pour lui demander … Et qui se tut sous l’intensité de son regard.

« D’accord, tu dois te dire que c’est pas non plus très romantique, ce bar. Mais fais-moi plaisir, reste jusqu’à la fin. »

Rester jusqu’à la fin. Bon, bah d’accord. Eryn regarda son frère se lever et sauter sur la scène avec une classe digne d’un acteur de films qui a du s’y reprendre à trente fois avant de réussir son saut sans s’éclater la gueule sur le bois. Puis son frère commença à … Chanter. Tiens, il chantait ? Agréablement surprise, la petite blonde sourit à son frère qui la regardait, non, qui en fait ne la lâcha pas du regard une seule fois, et il faut avouer qu’elle en faisait autant. Finalement, à la pause, il descendit de sa scène et se dirigea droit vers elle, avec un sourire ravi.

« Alors, ça te plait ? »
« Tu ne m’as jamais dit que tu chantais si bien, toi ! »
« Ca veut dire que ça te plait ? »
« Mais ouais, ça me plait ! Mais pourquoi tu ne me l’as jamais dit ? »
« Bon allez Nath, on y retourne ? Jeff va mieux là. »
« Grmpf. Ouais allez, go. Tu restes là Eryn, hein ? »

Après un sourire on ne peut plus charmeur qui la fit carrément fondre, son frère se tourna pour sauter à nouveau sur la scène. Kévin, qui n’avait pas bougé, l’arracha à sa contemplation en posant sa main sur son bras, la faisant se retourner immédiatement.

« Quoi ? »
« Il voulait pas qu’on te le dise, mais la chanson suivante, c’est pour toi qu’il la chante. »
« Quoi ?! Eh, reviens ici toi ! »

Peine perdue. Lâchant son poignet, Kévin avait également sauté sur la scène, récupérant son instrument. Fulminant, la petite blonde se rassit, bien décidée à questionner son frangin, le harceler jusqu’à ce qu’il crache le morceau. En fait elle n’en eut même pas besoin, parce que dès qu’elle reconnut les premières notes de la chanson, elle sentit ses yeux s’embuer d’émotion. Ah, Nath, quel enfoiré, t’en as pas marre de faire pleurer ta pauvre petite sœur ? Mais il s’en rappelait. Elle aussi se rappelait de ce moment où elle avait piqué sa guitare pour tester un accord d’une musique qui la faisait pleurer, et répondre à son frère, qui lui posait la question, que c’était Still Lovin You. Et qu’elle aurait aimé qu’un jour, un mec lui chante. Oh que non, il n’avait pas oublié, puisqu’il lui chantait, en regardant ailleurs, comme un peu gêné. Quand il redescendit de la scène pour se diriger vers elle, elle essuya ses yeux en se félicitant tout bêtement de ne pas avoir mis de maquillage, sinon elle aurait ressemblé à un panda, ce qui est tout de même moins esthétique sur une jolie fille que sur l’animal éponyme. Il s’assit face à elle, tout seul, sans ses amis, continuant de la regarder de son air un peu gêné.

« Eryn ? Tu as ... Pleuré ? »
« Non, j’ai tenté une transformation en panda, mais j’avais oublié le mascara. Tu veux que je te dise, Nath ? »
« Quoi donc, ma belle ? »
« T’as raison, c’est vraiment quelque chose de magnifique. »

Tellement magnifique qu’elle se pencha vers lui et l’attrapa par le col – la cravate ça aurait fait plus romantique, mais Nath porte pas de cravates – pour le tirer vers elle et … Bah, devinez tous seuls, vous êtes assez grands. Non ? Bon, bah, elle l’embrassa. Et devinez quoi, quand elle s’éloigna, ce fut lui qui l’attrapa par les épaules pour l’embrasser. Ouais bah désolée, je suis peut-être une fan des films mièvres à la Dirty Dancing, mais écrire les scènes d’amour, c’est pas mon fort. Dans les semaines qui suivirent, Eryn remarqua que son frère ne la lâchait pas d’une semelle, allant jusqu’à l’attendre à la sortie de son travail, alors qu’elle finissait à des horaires impossible, ce qui la rendait aussi nerveuse que chiante. Un peu exaspérée, mais surtout attendrie et amusée, la jeune top model plaisanta un jour qu’il pourrait quasiment devenir son garde du corps, ce à quoi il répondit, tout à fait sérieux, que ça ne le dérangeait pas le moins du monde et que s’il pouvait éviter des dépenses supplémentaires, c’était d’accord. Après une petite discussion, ils convinrent donc qu’il deviendrait le malabar personnel de la jolie blondinette – parce que tout le monde sait que promener son désaxé d’un mètre quatre vingt qui se balade avec un gros toutou méchant, ça fait peuuur -, à condition qu’il abandonne son travail de serveur et ne fasse que le mi-temps en tant que tatoueur. Puis ouais, je foire la fin, parce que ça fait une semaine que je suis sur cette présentation, eh merde tiens XD.

« Avoir beaucoup d'amis, c'est n'avoir point d'amis. »


Eryn W. • Les paroles d'honneur, c'est comme la neige, les deux fondent sous le soleil. ♪ Sanstitre26

CREDIT •• Démoniac Cocktail.

PSEUDONYME •• Champifeuille aka Champi.
PRENOM •• :66:
AGE •• 19 et demi.

FORUM •• J'sais plus, ça fait longtemps. Certainement Moceuh qui m'a pubbée.

CODE •• *Mâchouille une cuisse de grenouille* Plait-il ?
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Eryn W. • Les paroles d'honneur, c'est comme la neige, les deux fondent sous le soleil. ♪

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